Maladie d'Alzheimer : réalité ou construction factice ?
Dans les années 1980 se sont mises en place des « consultations mémoire », aujourd'hui très répandues. Martial Van der Linden et Anne-Claude Juillerat y voient le bras armé de l'approche qu'ils condamnent. Pourquoi ? Initialement, ces consultations auraient servi à recruter des patients en vue d'une participation à des essais pharmacologiques destinés à tester les premiers médicaments censés lutter contre la maladie d'Alzheimer. « La deuxième étape consista à prescrire les médicaments en dépit du fait qu'ils n'avaient (et n'ont toujours) aucune efficacité démontrée, indique Martial Van der Linden. Puis, troisième étape, fut créé le concept de "trouble cognitif léger" (en anglais, Mild Cognitive Impairment – MCI) afin d'élargir le champ des troubles pour y inclure des personnes souffrant de problèmes cognitifs (notamment mnésiques) légers. ». Des signes non spécifiquesCet échec thérapeutique ne peut étonner les tenants du courant contestataire, puisque, pour eux, espérer trouver un médicament qui guérira la maladie d'Alzheimer relève de l'utopie. Et pour cause ! Cette affection n'aurait pas d'origine spécifique, mais devrait être réintégrée dans le cadre du vieillissement général dont les soubassements sont, au contraire, multifactoriels. « Il faut en finir avec le mythe de l'immortalité, commente le professeur Van der Linden. Le vieillissement cérébral fait partie de l'aventure humaine et les raisons pour lesquelles certains individus vieillissent plus mal ou plus vite que d'autres dépendent d'une nuée de facteurs et mécanismes intervenant tout au long de la vie. » Sur quels arguments Martial Van der Linden et Anne-Claude Juillerat se fondent-ils pour avancer que l'état étiqueté comme maladie d'Alzheimer n'est pas une entité homogène qui se différencierait du vieillissement normal, mais plutôt le reflet d'une exacerbation de ce dernier ? Tout d'abord, se référant à de récentes études, ils affirment qu'il n'existe pas de symptômes cognitifs spécifiques de la maladie d'Alzheimer. En effet, les experts mandatés par l'Association Alzheimer et les National Institutes of Health pour revisiter les critères de l'affection, ou prétendue telle, concluent à une diversité d'expression sur le plan cognitif. En clair, outre des déficits (parfois très discrets) au niveau de la mémoire, pilier traditionnel du diagnostic, les personnes concernées peuvent présenter une grande variété de difficultés cognitives (langage, attention, perception de l'espace...) et voir leurs troubles évoluer de façon très différente selon les cas, quelquefois même vers la stabilisation ou l'amélioration (y compris sur le plan cérébral), indépendamment de la prise de médicaments « anti-Alzheimer ». |
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