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Nouvelle menace pour la couche d’ozone ?
05/11/2014

Qu’est-ce qui a changé dans la circulation atmosphérique ?

Ce n’était pas tout d’isoler les variations de la circulation atmosphérique comme responsables du phénomène. Encore fallait-il épingler ce qui avait changé. En comparant l’état de l’atmosphère entre 2007 et 2011, ils ont observé que les zones marquant une augmentation d’HCl avaient connu un ralentissement de la circulation de l’air, et donc une augmentation du temps de transport des composants. Il y avait donc une corrélation directe entre un temps de transport plus long et une meilleure conversion des gaz sources en HCl. Et la raison est très simple. Comme il y a eu un ralentissement, les CFC restaient plus longtemps à de très hautes altitudes. Ils étaient donc soumis aux rayons UV sur une plus longue période. Un plus grand nombre de molécules de CFC pouvaient être déliées. Une plus grande quantité de chlorure d’hydrogène était produite avant de redescendre vers les couches plus basses de l’atmosphère. Voilà comment, sans émission plus importante de gaz chlorés depuis la surface, la stratosphère a soudainement subi une nouvelle invasion de cet atome destructeur.

« C’est là que nous nous sommes arrêtés, clôture le chercheur. Nous aurions pu aller plus loin, et tenter de comprendre pourquoi il y avait eu ce ralentissement de la circulation atmosphérique. Car ça aussi, c’est un mystère. Avec le réchauffement climatique, tous les spécialistes tendent à penser qu’à l’inverse, les transports de l’air devraient s’accélérer. Nous avons donc observé un phénomène contraire à ce qui était attendu. Mais à chacun son domaine d’expertise. Nous nous intéressons à la chimie de l’atmosphère, et non pas à sa dynamique. Mais nos recherches étaient suffisantes pour comprendre l’origine d’une augmentation du chlore dans l’atmosphère à un endroit donné, alors qu’il est censé disparaître petit à petit. Elles permettaient aussi de souligner une origine dynamique à la fois inattendue et particulière, mais temporaire. Ce qui était rassurant. Car c’était une de nos inquiétudes initiales, que ce phénomène ne soit qu’un début et qu’il s’étende au reste du globe après transport et homogénéisation de l’atmosphère. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Dans son ensemble, la concentration en chlore continue de baisser. »

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