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André Monfils, pionnier de l’optique spatiale liégeoise.
13/07/2011

Afin d’étalonner l’instrument de vol - un télescope de 0,27 m couplé à un spectromètre - dans des conditions proches de l’environnement spatial, l’Institut d’Astrophysique de Liège doit se doter d’une cuve de simulation spatiale pour des tests de calibration photométrique sous vide. Si l’ensemble est développé par un maître d’œuvre français, la cuve de 2 m de diamètre et 5 m de long, où l’on crée un vide poussé et des variations thermiques, voit le jour aux Ateliers de la Meuse, à Liège. L’entreprise liégeoise, qui donne naissance en 1983 à AMOS, se fait ainsi la main dans la réalisation de simulateurs spatiaux: le FOCAL-2 (Facility for Optical Calibration at Liege) est toujours opérationnel aujourd'hui dans l’infrastructure des moyens d’essais du CSL.

FRFocal2

Il faudra cinq années, de janvier 1967 à 1972, pour que l’instrument S2/S68 devienne réalité. La société carolorégienne ETCA conçoit et développe sa micro-électronique. Le satellite de 473 kg est lancé le 12 mars 1972 par un lanceur américain Thor-Delta (à l’origine de l’acronyme TD) de la base militaire de Vandenberg en Californie. Mais les expérimentateurs de TD-1 n’allaient pas être au bout de leurs peines. Deux mois après la mise sur orbite, les deux enregistreurs de bord tombent en panne. Un plan de sauvetage passe par la mobilisation globale d’un réseau de stations pour recueillir en direct les données. L’observatoire va fonctionner, avec des hauts et des bas, jusqu’en mai 1974. Il permet d’établir deux catalogues de spectres d’étoiles dans l’ultra-violet qui restent, aujourd'hui encore, des outils de référence pour l'étude des étoiles chaudes.

Des lendemains qui déchantent

Pour IAL Space et la poursuite de ses activités au service de l’Europe spatiale, TD-1 a des lendemains qui déchantent. Le choc pétrolier de 1973 oblige les Etats à réduire la voilure de leurs investissements en science et technologie.

Le Professeur Monfils doit affronter une crise provoquée par une compression du budget spatial alloué à l’ULg. Il doit gérer une situation dramatique avec des ressources qui sont réduites de moitié, passant de 24 à 13 millions de francs belges de l'époque (de 0,6 à 0,3 millions €). Or, la technologie spatiale exige d’importants subsides. Elle passe par une collaboration plus étroite avec l’industrie - notamment avec Matra – non seulement pour les essais de systèmes optiques mais aussi pour la conception et le développement d’instruments innovants. André Monfils, conscient de cette nécessité, est sur le qui-vive et doit manœuvrer délicatement. D'autant que le déploiement d'une activité à caractère industriel n'est pas du goût de tout le monde au sein de l'université.

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