Un effet contre les thromboses
Connu pour ses effets antiangiogènes, le fragment 16K-PRL de la prolactine était jusqu’ici principalement étudié pour lutter contre le développement de tumeurs. L’équipe d’Ingrid Struman, chercheuse au GIGA-cancer de l’Université de Liège, a découvert, « un peu par hasard », que ce fragment a également un effet contre les thromboses, ces caillots qui peuvent obstruer nos vaisseaux, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans l’étude et l’utilisation thérapeutique de cette molécule. Une voie qui n’avait pas encore été étudiée jusqu’à aujourd’hui. La fibrinolyse, un processus bien régulé !Outre la fibrine, le caillot sanguin formé à la suite d’une blessure contient une protéine inactive du nom de plasminogène. Celle-ci se transforme en plasmine sous l’effet d’activateurs, notamment l’activateur tissulaire du plasminogène (t-PA), secrétés par l’endothélium vasculaire quelques jours après la lésion. Une fois le caillot dissout, le processus de fibrinolyse est régulé pour s’interrompre et le t-PA est inhibé par… l’inhibiteur de l’activateur du plasminogène (PAI-1). « Aujourd’hui, le t-PA, ou plutôt une forme recombinante de cette protéine, est la seule molécule utilisée en clinique comme médicament thrombolytique lorsqu’il faut détruire un gros caillot qui obstrue une veine ou une artère », explique Ingrid Struman, Chercheur Qualifié F.R.S.-FNRS et chef de projet au sein du laboratoire d'angiogenèse moléculaire du GIGA-Cancer de l’ULg. De l’angiogenèse à la dissolution des caillots sanguins…Dans ce contexte de connaissance sur le 16K-PRL, Ingrid Struman et son équipe ont initié un projet de recherche fondamental visant à trouver la molécule médiatrice des effets antiangiogènes et antitumoraux de ce fragment de la prolactine. « Dans le cadre de ce projet, nous avons réalisé un criblage de bibliothèque en levure. Cette technique nous a permis de faire exprimer des morceaux de gènes par des levures et d’observer quelles protéines se lient au 16K-PRL », précise Ingrid Struman. C’est ainsi que les chercheurs ont identifié la protéine PAI-1 comme médiateur des effets de 16K-PRL. La scientifique et ses collègues, notamment les docteurs Khalid Bajou et Stéphanie Herkenne, ont alors entrepris une série d’expériences avec des outils cellulaires et des modèles animaux pour voir si celles-ci confirmaient ce rôle de PAI-1. |
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