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Incontinence urinaire masculine: un nouveau traitement chirurgical
26/06/2014

Trois avantages principaux

Par rapport au sphincter urinaire artificiel, la bandelette permet d'uriner de manière spontanée, il n'y a aucune action mécanique du patient pour ouvrir et fermer l'urètre. "C'est l'intérêt le plus grand d'autant qu'on s'adresse souvent à des personnes d'un certain âge, qui vont vieillir et qui peuvent oublier de manipuler le système".

Second avantage, le TOM-Sling donne lieu à moins de complications et à moins d'usure que le sphincter artificiel. "On considère qu'après 8 ans en moyenne, il faut remplacer le sphincter: la manchette comprime tous les jours le canal urinaire et il peut y avoir une atrophie des tissus risquant d'entraîner des fuites, etc. En principe, on ne remplace pas le TOM-Sling. Mais que ce soit le sphincter artificiel, ou notre système de bandelettes compressives, au fil du temps, il peut y avoir une diminution d'efficacité, surtout pour les malades qui avaient une incontinence totale. Cependant, cette diminution reste le plus souvent acceptable".

En cas de détérioration complète, on peut remettre une seconde bandelette, comme il est possible de mettre un second sphincter artificiel quand il ne fonctionne plus. On peut aussi après un échec des bandelettes mettre un sphincter artificiel et vice versa.

Autre avantage: le prix. "Un sphincter artificiel coûte très cher, de l'ordre de 5000 euros, des bandelettes, environ 1500 à 2000 euros. Je ne connais pas encore les prix définitifs mais dans la concurrence c'est l'ordre de grandeur".

Si le TOM-Sling est sur le marché depuis quelques jours, il n'est pas encore remboursé. "Ce sera une étape difficile dans le contexte économique actuel mais, vu les résultats et le prix, on peut espérer que les décideurs y seront sensibles", estime Jean de Leval.

Petits désagréments

TOm-Sling

Peu d'inconvénients sont à mettre au passif du TOM-Sling, estime l'urologue. Elles sont au nombre de trois et relativement rares. "Il peut y avoir des rétentions d’urine postopératoires: ne pas savoir uriner au début ou pendant quelques jours, ou difficilement. Chez environ un malade sur 6, il faudra remettre une sonde: au lieu de l'ôter après 2 jours, on la retire après 8 jours. Ensuite, on compte 1 ou 2% d'infections au site d'intervention et parfois des douleurs au niveau du siège (avec éventuellement  un peu de zones endormies), qui disparaissent le plus souvent après quelques jours ou semaines. Il peut y avoir des douleurs plus importantes, surtout chez des malades irradiés parce que les tissus sont plus durs, il faut tirer plus fort, etc. La douleur est inhérente à toute chirurgie à ce niveau-là, je crois. Avec le sphincter artificiel, il n'y a pas la même douleur, parce qu'il n'y a pas la même compression puisque là, le dispositif ferme et ouvre l'urètre sans comprimer les structures où passent des vaisseaux et des nerfs".

Bouche-à-oreille

En Belgique, 300 à 450 patients pourraient bénéficier de cette technique chaque année. "Notre but n'est pas de faire 1000 opérations/an, nous voulons faire connaître notre système qui semble extrêmement intéressant et positif pour le malade. C'est notre principal objectif. Ensuite, nous désirons que notre technique soit développée ailleurs. Nous devons faire en sorte que des urologues soient intéressés et qu'ils viennent chez nous pour recevoir une formation adéquate. Nous sommes une université et nous voulons former des médecins et guérir les malades. À ce titre, l'expérience suisse est intéressante parce qu'elle est faite avec d'autres médecins qui en sont enchantés. Des gens viennent de partout pour se faire traiter et le mouvement s'amplifie. Nous sommes donc confiants par rapport à la qualité de notre produit", conclut Jean de Leval.

Récemment, le TOM-Sling a été présenté de façon très officielle à tous les professeurs académiques des universités de Belgique. Au mois de juin, ce sera au tour des urologues étrangers d'être dûment informés. Le TOM-Sling sera dès lors largement disponible pour permettre aux hommes opérés de la prostate de recouvrer une continence normale.

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