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La démarche réflexive en treize outils
05/05/2014

Demarche reflexiveJacqueline Beckers souligne que mener de bons entretiens de régulation permet aux  formateurs  de soutenir deux aspects du développement professionnel : les compétences et le positionnement identitaire.  « Quand on se prépare à être formateur d’enseignants, il est important de tenir compte du fait qu’on les accompagne aussi dans un processus de construction identitaire, qu’il faut leur donner envie de s’améliorer et non les dégoûter du métier. En posant la question neutre « Sur quoi as-tu envie de revenir », on donne la main au stagiaire, on lui montre  qu’on lui fait confiance, qu’il est un futur professionnel capable de préparer une leçon, de la mener puis d’avoir des réactions à son sujet. On lui témoigne ainsi bien plus de respect qu’avec des réflexions comme « ce que j’ai vu là, je ne veux plus jamais le voir ». L’idéal est d’avoir pu filmer la leçon donnée par le stagiaire, mais, si ce n’est pas le cas, on peut préparer les futurs formateurs à prendre note de données d’observation qu’il pourra analyser avec lui, par exemple sur les élèves que le stagiaire a interrogé dans la classe. S’il s’avère que ce sont toujours les mêmes, au lieu de lui dire « dans ta classe il n’y a que deux élèves qui existent  sur les trente», on lui mettra sous les yeux un petit schéma qui montre à qui il a adressé ses sollicitations, et on réfléchira avec lui à ce sujet ».

Ecrire un « parcours de formation »

Autre outil développé par le service PERF de l’ULg : la rédaction d’un parcours de formation. « Tout au long de l’année, les futurs enseignants sont  invités, au cours, à des moments de réflexion individuelle soutenus par divers outils, sur un aspect de leur formation (par exemple quelque chose qui s’est passé au cours, une prise de recul par rapport à une lecture ou des moments-clés de leur expérience de stage et  leur manière d’y fonctionner » explique Jacqueline Beckers. Ces textes datés constituent un « porte-folio non-évalué », que leurs professeurs ne lisent pas. Après ce moment de réflexion individuelle, un temps  de socialisation permet, à ceux qui le souhaitent, de partager des éléments de cette réflexion avec leurs condisciples et les formateurs. Par ailleurs, à l’issue des stages, les futurs enseignants doivent rédiger des rapports de stages qui constituent leur « porte-folio évalué ». Sur la base de ces deux porte-folios, les formateurs demandent aux futurs enseignants de rédiger en fin d’année leur « parcours de formation », qui retrace la manière dont l’image de leur métier et d’eux –mêmes dans ce métier a évolué au cours de l’année. Ce parcours de formation fait l’objet d’une évaluation et d’un échange avec les formateurs ».

D’autres outils proposés dans le guide vont de la méthode narrative à l’analyse de vidéos en passant par les groupes de codéveloppement professionnel et l’autoscopie discutée. Jacqueline Beckers souligne que si le guide est destiné aux formateurs d’enseignants, il peut être utile à tout formateur qui s’adresse aux professionnels des métiers de l’interaction humaine (puéricultrices, éducateurs, infirmières, etc.). « La démarche de réflexion est nécessaire dans tous ces métiers marqués par l’incertitude des effets que produira l’action du professionnel. La réflexion de celui-ci sur son action, alors qu’il n’est plus dans l’urgence de la décision à prendre et qu’il dispose d’informations sur la manière dont elle s’est soldée, est une condition essentielle de son développement ».

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