Quand le citoyen devient acteur
Les démarches participatives relèvent des méthodes qualitatives de collecte de données, qui ne se basent donc pas sur la masse d’informations à récolter (à la différence des méthodes quantitatives comme les enquêtes et autres sondages) mais bien sur leur diversité et leur caractère compréhensif du monde qui nous entoure. « Ce livre a pour ambition de montrer comment on peut utiliser la participation pour produire de la connaissance dans différents contextes et pour différentes thématiques », décrit Sébastien Brunet. Double facetteTechnique délicate également car elle possède potentiellement deux facettes. La première répond à une visée scientifique de production de connaissance, tandis que la seconde peut avoir une portée politique en fournissant aux décideurs un précieux outil d’aide à la prise de décision. « Cette ambivalence, ce double objet est parfois compliqué à appréhender, étant donné qu’il peut arriver que des questions de recherche aient une portée politique et que les démarches participatives soient utilisées à des fins de légitimation de l’action politique. » Réduire le déficit démocratiqueQuelle que soit la forme de l’expérience participative, toutes visent à impliquer davantage les citoyens. Mais les méthodes participatives peuvent viser des objectifs et recouvrir des réalités différents en fonction de la manière dont elles s’articuleront au processus de prise de décision dans lequel elles s’insèrent. Ainsi, la participation peut être mobilisée en amont pour mettre à l’agenda politique des thématique ou questions qui sont des sujets de préoccupation pour les citoyens. Il peut aussi s’agir de collecter des informations, des avis, des opinions sur des sujets précis pour alimenter un débat. On peut également faire de la participation pour amener les participants à exprimer leurs priorités parmi un éventail de propositions ou encore leur faire prendre part directement à la prise de décision comme c’est le cas pour le référendum par exemple. Les citoyens peuvent enfin être invités à participer à la mise en œuvre, voire à l’évaluation des décisions au travers de dispositifs participatifs ad hoc. Le fil rouge de toutes les méthodes participatives, quelles qu’elles soient et quels que soient leurs desseins, reste de réduire le fossé entre citoyens et politiques. En d’autres termes à atténuer le déficit démocratique, causé par le fait qu’un corps fictif appelé « peuple » confie sa parole à des mandataires politiques qui finissent par la monopoliser, avec le risque parfois de s’en éloigner. Pour Sébastien Bunet, la participation permet aussi aux citoyens de « sortir de leur torpeur individualiste dans laquelle nos sociétés délégatives les plongent irrémédiablement et dans laquelle ils se complaisent. Car participer à la construction d’un collectif relève pour l’individu d’une démarche volontariste, coûteuse, risquée et incertaine. » Page : précédente 1 2 3 suivante
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