Hernie discale lombaire paralysante : quand opérer?
Comment expliquer cette absence de réponse ? Plus que probablement, le nombre relativement limité de patients inclus dans l'étude, comme cela avait d'ailleurs été le cas pour d'autres séries publiées précédemment, ne permet pas de fournir d'indications sur les facteurs pronostiques de récupération. De plus, "quand les patients sont opérés très vite, il est évidemment difficile de mettre en évidence l'influence du facteur temps opératoire", remarque le Dr Annie Dubuisson. Déjà, une étude publiée en 2009 avait relevé qu'une décision chirurgicale précoce pour HDL déficitaire (dans cette série, 56 des patients avaient été opérés dans les 14 jours d'apparition du déficit) pouvait expliquer les difficultés à mettre en évidence l'influence pronostique de la durée du déficit sur la récupération motrice. Les réponses d'une non-réponseSi l'étude belge n'a pu mettre en évidence l'influence du délai, "elle montre en tout cas que la rapidité de l'intervention chirurgicale ne suffit pas à garantir une récupération chez tous les malades, constate le Pr Didier Martin. Elle nous donne donc une information importante sur ce point-là. Cela signifie qu'actuellement, nous ne pouvons garantir au patient qu'il a davantage de chances de récupération grâce à une opération en urgence." Un acte de foiD'un côté, il s'agit donc d'informer le patient du fait qu'il demeure impossible de garantir que les compressions sévères, importantes, ne laisseront pas de séquelles. "Plus la paralysie est profonde et prolongée, plus le pronostic est défavorable. Une fois retiré le morceau de disque responsable de l'atteinte, le nerf, qui a été fortement comprimé, va devoir s'autoréparer. Les travaux de recherche sur la réparation des nerfs périphériques, y compris ceux menés à Liège, permettront un jour, nous l'espérons, de faire progresser cette capacité d'autoréparation", précise le Pr Martin. D'un autre côté, poursuit-il, l'intérêt de cette étude consiste également à rappeler à tous les chirurgiens qu'ils doivent continuer à être convaincus que la chirurgie est un acte de foi : "Nous devons y croire, dit-il. Et tout faire pour qu'elle fonctionne. C'est, d'ailleurs, parce que nous en sommes convaincus, que, par exemple lors d'accidents graves, même s'il n'existe qu'une chance infime d'éviter une paralysie, cela vaut la peine de se lever au milieu d'une nuit pour venir opérer! La HDL paralysante est loin de laisser une chance infime aux patients. Intervenir rapidement et tenter de mettre tous les atouts du côté du patient reste important. En revanche, s'il faut attendre avant d'intervenir, par exemple parce que le malade doit auparavant cesser un traitement fluidifiant le sang avant de pouvoir être opéré, ce n'est probablement pas un drame." Pas à la fête...Mais, au fait, que s'est-il passé pour cette patiente qui s'était vue ouvrir par le Dr Annie Dubuisson la possibilité de fixer le jour de son intervention ? Elle avait décidé d'être opérée dès le samedi, renonçant ainsi à assister à la fête de sa fille. Hélas, cette malade n'a récupéré que partielement de son départ. A postériori, on peut donc se dire qu'une opération pratiquée le lundi n'aurait probablement rien changé pour elle... |
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