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Hernie discale lombaire paralysante : quand opérer?
23/04/2014

Le délai entre l'apparition du déficit et l'intervention chirurgicale était également connu : il s'élevait à 20 jours en moyenne, puisqu'une majorité de patients avaient d'abord été traités de manière conservatrice (avec des anti-inflammatoires pour 15 d'entre eux, des myorelaxants pour 12, de la physiothérapie pour 4, et des infiltrations péridurales dans 5 cas). Entre la date de consultation à l'hôpital et celle de l'intervention, la durée n'avait pas été supérieure à 2 jours pour 9 des patients. Elle était de 3 à 8 jours pour 9 autres, et supérieure à 9 jours pour les 6 derniers. Les opérés avaient quitté l'hôpital entre 2 et 11 jours après l'intervention (4,4 jours en moyenne). Deux d'entre eux seulement avaient alors été transférés en centre de rééducation, les autres ayant pu regagner leur domicile.

La meilleure façon de marcher

Lors de l'hospitalisation post-opératoire, 2 patients avaient totalement récupéré de leur déficit moteur. A ce stade, cette récupération était partielle pour 14 autres personnes et nulle chez les autres. Parmi eux, 2 malades avaient quitté l'hôpital avec une orthèse de Codivilla. "Il s'agit d'une attelle en forme de 'L'. Portée le long de la jambe et sous le pied, elle vient en aide en cas de steppage, lorsque le pied claque à chaque pas ou lorsque le patient est obligé de relever le genou et de plier la hanche pour avancer, en attendant une éventuelle récupération du déficit", détaille le Dr Annie Dubuisson.

L'évaluation clinique réalisée, en moyenne, 20 semaines après l'opération, a montré que les problèmes de dos présents (en raison de la HDL) avaient entièrement disparu ou s'étaient nettement améliorés chez les patients. En ce qui concerne le déficit neurologique, 17 d'entre eux avaient bien récupéré (71%). Cela signifie qu'ils pouvaient mener des activités normales, sans limitation, autant dans leur vie personnelle que professionnelle. Mais ce n'était pas été le cas pour les 7 autres personnes, qui n'avaient pas vu disparaître leur déficit, ou insuffisamment.

marche HDLP

Les deux groupes de patients - ceux chez qui l'opération avait été un succès, et les moins chanceux - ont évidemment été comparés par les auteurs de l'article, afin de tenter de déceler ce qui avait pu faire pencher la balance dans un sens plutôt que dans l'autre. Cette analyse statistique n'a pas permis de mettre en évidence de différence statistiquement significative concernant, entre autres, le sexe, la profession, l'indice de masse corporelle ou la présence d'antécédents au niveau lombaire. Le diabète de type 2 qui, habituellement, influence négativement la réparation en raison d'une fragilisation des nerfs, ne semblait pas avoir eu d'impact sur les patients concernés.

Les 17 personnes ayant évolué favorablement étaient, en moyenne, plus âgées de dix ans que les autres. Ce résultat n'a évidemment pas manqué d'étonner les auteurs de l'étude. Par ailleurs, ces derniers se montrent prudents, sinon circonspects, face à un autre de leurs résultats : bizarrement, la consommation régulière de boissons alcoolisées a semblé faire partie des influences favorables à une récupération motrice. En fait, le nombre restreint de cas pourrait expliquer ces constats peu attendus.

Le facteur temps

"L'objectif de notre étude était l'analyse des facteurs pronostiques de récupération des HDL paralysantes et, en particulier, du délai opératoire", rappelle le Dr Annie Dubuisson. En pratique, ¾ des patients opérés dans les deux jours de l'apparition du déficit ont évolué favorablement... mais 14 des 20 malades ayant eu leur intervention plus tardivement obtiennent le même résultat. Sur ce point, les auteurs n'ont donc trouvé aucune différence statistiquement significative concernant la durée entre l'apparition du déficit et l'intervention chirurgicale.

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