Mission Rosetta

Pour par la suite atteindre le but ultime : déterminer la composition du noyau. Une mission quasi impossible pour les télescopes au sol, aussi puissants et sophistiqués soient-ils car le noyau d’une comète est très petit et non résolu depuis la Terre. On étudie donc l’atmosphère des comètes pour en déduire avec des modèles la composition du noyau.  Mais les choses pourraient bientôt changer, grâce à Rosetta, ce vaisseau spatial développé par l’ESA qui flirte avec la science-fiction. Cette sonde doit non seulement se placer en orbite autour de Churyumov-Gerasimenko, une « vieille » comète périodique qui passe régulièrement près du soleil depuis très longtemps, mais aussi envoyer un module baptisé Philae se poser sur son noyau afin d’effectuer des mesures sur place. « Dans notre domaine, cette grande première correspond aux premiers pas de l’homme sur la lune ! », compare Emmanuël Jehin.

Rosetta ne devra évidemment pas rater son coup et sa tâche ne sera pas simple. Se satelliser à quelques kilomètres de distance, puis larguer Philae sans que celui-ci ne se fasse anéantir par le dégazage du noyau qui projette dans l’espace des grains de poussières à la vitesse d’une balle de fusil, sans rater sa cible, ni rebondir vers l’espace au moment de se poser… Bonne chance.  

Si la sonde réussit sa mission, les astronomes auront alors tout le loisir de comparer leurs observations télescopiques aux prélèvements in situ. En espérant que ceux-ci viennent compléter leurs théories construites au fil de longues années de recherches. Quoi qu’il en soit, TRAPPIST sera à nouveau aux premières loges pour observer Churyumov-Gerasimenko notamment lorsqu’elle arrivera au périhélie en août 2015. « TRAPPIST fait partie d’un réseau de télescopes qui suivront de près l’activité de la comète afin de mieux planifier et de compléter les observations de ROSETTA, conclut l’astronome liégeois. En espérant que nous pourrons trouver une pièce maîtresse de ce  grand puzzle qu’est la formation du système solaire ! »