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L’arpenteur de la Voie Lactée 
20/02/2014

Déploiement de Gaia- Le Professeur Jean Surdej, qui dirige l’unité AEOS (Astrophysique Extragalactique et Observations Spatiales), est intéressé par les quasars, noyaux de galaxies très lointaines, nous apparaissant ainsi à un stade très peu avancé de leur évolution. Pratiquement immobiles sur la voûte céleste, ils serviront de repères pour calculer comment les étoiles se meuvent par rapport à eux dans la Voie Lactée. « Nous disposons, explique Jean Surdej d’une banque américaine de données spectroscopiques sur plus de 100.000 quasars. On les utilise pour établir une correspondance entre ce qu’observera Gaia et ce qu’est la réalité. En pratique on dégrade ces spectres précis à la résolution de Gaia et on essaie ensuite à partir de ces nouvelles données de retrouver les caractéristiques (cf. décalage vers le rouge, extinction, …) des quasars observés. Notre travail intervient à ce niveau dans le cadre d’une activité Prodex [Programme de Développement d’Expériences]. Néanmoins, on compte bien inventorier un total de 500.000 quasars, parmi les plus brillants du ciel. »

Pour J. Surdej et les deux membres de son équipe (Ludovic Delchambre et Elena Fedorova), la cerise sur le gâteau des observations Gaia concerne l’étude du phénomène des mirages gravitationnels, qui fait partie de sa recherche favorite en astrophysique.

- Membre du GAPHE (Groupe d’Astrophysique des Hautes Energies), Eric Gosset est, pour sa part, concerné par l’étude des étoiles massives : « Gaia doit nous aider à comprendre ces étoiles qui ont une masse supérieure à 15 masses solaires. Rares et statistiquement fort distantes, elles présentent un mode d’évolution particulier qu’il est intéressant de déchiffrer. On en dénombre actuellement quelques dizaines dont la distance est bien connue. Grâce à la précision de Gaia, on espère en connaître de nombreuses autres. » Son intérêt pour les étoiles massives a amené son équipe (Yassine Damerdji et Thierry Morel) à coopérer avec l’ULB pour l’exploitation du canal spectroscopique. Elle contribue à la modélisation des étoiles binaires avec l’élaboration des codes informatiques qui serviront au traitement des données durant les cinq années à venir.

Avec Gaia, l’Univers n’aura pas fini de surprendre. Plus on découvre et plus on veut savoir Et la curiosité émoustillée pousse à aller plus loin. Tant Jean Surdej qu’ Eric Gosset sont conscients de se trouver, avec l’observatoire de l’ESA, à l’aube d’une nouvelle ère en astrophysique.

A l'intérieur de la caméra aux millions de pixel de Gaia

La mission Gaia de l'ESA va produire une carte en 3D de notre galaxie sans précédent, en cartographiant avec une précision minutieuse, la position et le mouvement de millions d'étoiles. Cela, grâce à la caméra aux millions de pixels, placée au coeur de ce téléscope. Cette animation présente la façon dont cette caméra fonctionne.

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