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Le visage du commerce wallon
17/02/2014

L’étalement continue

Malgré les signaux d’alerte, l’étalement périphérique entamé dès les années 1970 se poursuit à l’heure actuelle. L’appétit des promoteurs est alimenté par les prix bas des terrains, les facilités de stationnement et les possibilités de construire des points de vente plus grands, qui correspondent mieux aux souhaits actuels des enseignes. « Cependant, depuis une dizaine d’années, les pouvoirs locaux, conscients des enjeux liés à la présence du commerce dans les centres-villes, travaillent à réduire ces handicaps afin d’y attirer à nouveau des investisseurs privés », notent les auteurs de l’Atlas.

Cela ne semble pas encore suffire : les relevés effectués en 2010 puis en 2012 montrent que la majorité des 200.000 mètres carrés créés en deux ans se situent en dehors des grandes polarités commerciales existantes et se caractérisent soit par des implantations individuelles, soit par des extensions de centres périphériques existants.

Autre exemple de l’abondante offre commerciale wallonne : une planche de l’Atlas fait remarquer que 85,5% de la population wallonne habitent à moins de 5 minutes en voiture d’un des 893 supermarchés du territoire. Seuls… 0,2% des gens doit rouler plus de 15 minutes pour effectuer ses achats. Les distributeurs ont bien compris que les ménages privilégent la proximité pour leurs achats alimentaires courants et s’emploient à multiplier les points de vente pour répondre à leur souhait.

Surfaces commerciales


Hypermarchés sur le déclin ?

Ce phénomène marque peut-être la fin de l’âge d’or des hypermarchés. « Ce concept est adapté pour la conquête de nouveaux marchés et reste très porteur en Asie ou en Europe de l’Est, note Guénaël Devillet. Mais chez nous comme sur les autres marchés matures, ils sont concurrencés par les category killers du côté des ventes non-alimentaires, comme Décathlon, Krëfel, Media Markt… Sans oublier l’attaque des hard discounters, qui les empêchent de se positionner uniquement sur les prix bas. » De là à penser que ce modèle pourrait un jour s’effacer… La restructuration récente de plusieurs de ses « hypers » par le groupe Carrefour en est peut-être l’un des premiers signes.

Très bonne couverture de la Wallonie en supermarchés, (sur)abondance de points de vente dédiés aux achats semi-courants… La construction de mètres carrés commerciaux supplémentaires doit-elle être stoppée net ? L’avis du directeur du SEGEFA n’est pas si tranché. Certains retail parks, même périphériques, sont pertinents, pourvu qu’ils soient réfléchis et adaptés aux besoins ainsi qu’à l’offre existante. « Alors que la Wallonie mise de plus en plus sur la logistique, l’enjeu est de bien contrôler les nouvelles localisations et de garder de l’espace disponible pour d’autres types d’activités qui génèreront plus de valeur-ajoutée », résume-t-il.

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