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La traque aux composés organiques volatils
31/01/2014

Le rôle de l’agriculture

Il n’y a pas que la forêt qui émet des VOCs. Toute forme de végétation est un producteur potentiel. C’est pourquoi les chercheurs s’intéressent à d’autres milieux, comme par exemple les terres cultivées, qui soulèvent aussi beaucoup d’interrogations concernant leur impact sur la composition de l’atmosphère. L’Unité de physique des biosystèmes a ainsi installé des équipements au milieu d’un champ de Lonzée (province de Namur) : un anémomètre qui mesure la vitesse du vent vingt fois par seconde, et une prise d’air reliée au sol à des instruments capables de mesurer la composition chimique de l’air. Le dispositif permet d’analyser les flux de différents composés Le CO2 bien sûr (Lire : Forêts et prairies : des puits de carbone) mais aussi, pendant deux ans, un bouquet de VOCs. Sur ce terrain semi-naturel, lorsque le blé et le maïs poussent, les chercheurs gembloutois ont montré qu’ils émettaient surtout du méthanol. Bien que ces deux cultures soient les deux plus importantes cultures mondiales en terme de surface, elles n’ont quasiment pas été étudiées jusqu’à présent. Ces résultats sont donc importants pour les scientifiques qui tentent d’estimer la quantité de VOCs injectée par la végétation dans l’atmosphère à l’échelle mondiale.

Instrumentation VOCUn troisième milieu intéresse maintenant les chercheurs gembloutois : les pâtures. Ils vont déployer leurs équipements dans une prairie de Dorinne, au sud de Namur. Un agriculteur y fait paître 6 mois par an un troupeau de blanc-bleu-belges. L’étude vise à mesurer les flux de VOCs dans cette prairie d’élevage, et l’impact de certains stress sur la production de VOCs. Par exemple, le pâturage par le bétail, en sectionnant les brins d’herbe, provoque l’émission importante de VOCs par la plante blessée. En quelles quantités ? Une sécheresse, une vague de chaleur ou un pic de concentration d’ozone peuvent également modifier les émissions. Les modifications du climat annoncées pour les décennies à venir prévoient pour nos régions de plus en plus d’événements extrêmes de ce type. Vont-ils augmenter les émissions de VOCs ou les réduire ? De combien ? Le type de VOCs émis changera-t-il dans ces conditions ? Autant de questions passionnantes sur la réaction des écosystèmes de nos régions qui pourront être élucidées à l’aide de mesures de terrain, en conditions parfaitement réalistes. Rendez-vous au printemps 2014 pour les premières mesures.

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