Prévenir les inondations de la Meuse en Wallonie
Auparavant, chaque région, chaque institut climatique ou météorologique allait de son analyse, qui différait souvent d’une frontière à l’autre, voire d’une équipe à l’autre. Dans le cas présent, la volonté du projet visait avant tout l’harmonisation des hypothèses, en tenant compte d’un maximum de facteurs possibles. Les prédictions ont donc été abordées sous un angle hydrologique, et puis hydraulique, avant de migrer vers l’évaluation des dommages économiques en intégrant les aspects urbanistiques. Elles ont finalement permis de proposer une meilleure gestion de l’impact des effets pressentis de l’évolution climatique sur la Meuse. Modèle climatique entre deux extrêmesLa prévision de l’évolution des inondations de la Meuse a été divisée en deux grands scénarios climatiques. Le scénario « sec », le plus optimiste, qui est similaire aux conditions actuelles, et le scénario « humide », pessimiste, qui prévoit une augmentation de 30% du débit de crue centennale. La réalité sera certainement comprise entre les deux, mais il est difficile d’être plus précis avec les moyens actuels. En estimant l’évolution des inondations, et en développant en parallèle un modèle de développement d’urbanisation, il devenait possible de développer un autre modèle permettant de prédire les dommages économiques de ces futures catastrophes naturelles. Quelle vulnérabilité pour les zones inondables ?L’une des originalités de la recherche est donc l’intégration de la question urbanistique en plus des considérations climatologiques. « Nous nous sommes rendus compte, explique Benjamin Dewals, que des recherches précédentes étudiaient l’évolution du climat, mais elles n’accordaient pas une importance comparable à d’autres facteurs importants, comme l’évolution de l’urbanisation. Pourtant, ce facteur est primordial. Une urbanisation au niveau du bassin versant, par exemple, modifie la dynamique d’écoulement de l’eau. En fonction de son évolution, l’eau de pluie va s’infiltrer dans le sol ou ruisseler plus ou moins rapidement vers les rivières, et à terme modifier les débits des crues, leur intensité. » C’est un premier aspect de l’urbanisation, qui ne nécessite pas des modèles d’une haute précision. Mais ce n’est pas celui qui a été couvert dans cette publication. L’objectif était davantage d’observer ce qui se passait en termes de dommage en restreignant l’accès aux zones inondables. Il fallait pour cela mettre au point des modèles permettant de travailler à très petite échelle, afin de reproduire des logements, des routes ou des murs de protection. |
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