Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale
L’ouvrage Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale (1) porte sur un objet à la fois très populaire mais mal ou peu connu : les Initiatives populaires de solidarité internationale (IPSI), soit des projets de coopération internationale mis sur pied par des collectifs non reconnus, non agréés par les gouvernements. Ces initiatives se distinguent des organisations non gouvernementales (ONG), partenaires « habituels » de l’Etat fédéral, comme actrices de l’aide bilatérale indirecte. 620 IPSI ont été identifiées en Belgique francophone. C’est bien plus que le nombre d’ONG agréées pour ce même espace. Et pourtant, ces IPSI reçoivent peu d’attention des médias (nationaux) et encore moins du monde scientifique, comme si cet objet manquait de la noblesse la plus élémentaire. Le questionnement qui s’inscrit en fil rouge de cet ouvrage est le suivant : dans le contexte actuel de la coopération au développement, marqué par une incitation permanente à l’efficacité et à la professionnalisation, que peuvent apporter les Initiatives populaires de solidarité internationale créées et gérées par de « simples citoyens », dont l’absence de reconnaissance institutionnelle a tôt fait de les cataloguer « d’amateurs » ? En d’autres termes: quel est l’apport de ces IPSI dans le champ de la coopération actuelle ? Cet ouvrage a donc pour objectif principal d’attirer l’attention du lecteur sur ces prétendus « petits » opérateurs de l’aide internationale, sur ces « simples citoyens » qui initient des activités de solidarité au bénéfice d’un « Autre lointain ». Exprimer sa solidarité : du devoir postcolonial au droit post-moderne ?L’engagement solidaire de « simples » citoyens pour un Autre lointain n’est pas un phénomène neuf. Une première cartographie des IPSI en Belgique francophoneLes auteurs proposent un ouvrage dont la première partie fournit le cadre général d’analyse en proposant des pistes de réflexion sur les enjeux que soulève l’existence de ces initiatives dans le domaine de la coopération internationale actuelle et présente un état de la situation des IPSI en Belgique francophone en réalisant une première cartographie de ces initiatives. La seconde partie approfondit les pistes de réflexion énoncées en donnant la parole aux acteurs de la coopération. Les quatre chapitres constituent les actes d’une journée d’étude organisée à l’Université de Liège le 20 avril 2012 où plus de 80 participants, issus principalement du monde de la coopération internationale belge, ont pu échanger leurs idées sur les IPSI à partir des résultats de l’enquête conduite par Julie Godin et d’expériences observées principalement en France et aux Pays-Bas. Tant dans la table ronde que dans les trois ateliers, il s’agissait d’amener les acteurs à se questionner sur les enjeux de la reconnaissance institutionnelle et de l’injonction à la professionnalisation pour ces initiatives ainsi que sur les rapports entre les IPSI et les ONG agréées pour arriver à cerner l’importance de ces prétendus « petits opérateurs » de l’aide dans la coopération internationale contemporaine. |
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