Les Initiatives Populaires de Solidarité Internationale
En partant du principe que les Initiatives populaires de solidarité internationale n’ont jamais cessé d’exister, on considèrera que les Organisations Non Gouvernementales agréées, actrices légitimes de l’aide (publique) belge au développement sont issues de ce vivier associatif. Elles y ont fourbi leurs premières armes, connu leurs premières réussites et leurs premières déceptions. Elles ont tenté d’innover, de créer, de (ré) inventer des pratiques solidaires. Ne pas prendre en considération l’existence des IPSI sous prétexte d’amateurisme et de dérive sentimentale de l’aide serait se couper de ce vivier d’où émergeront de nouvelles pratiques solidaires, de nouveaux projets, de nouveaux acteurs. Les IPSI, un rôle complémentaire aux ONGLa force d’innovation des IPSI réside dans leur capacité à prendre en charge la gestion d’un problème identifié par ou avec leurs partenaires au Sud mais non ou insuffisamment pris en considération par les projets et programmes des ONG agréées. Négliger les IPSI, c’est oblitérer à la fois cette capacité d’innovation et, en bout de compte, le rôle complémentaire que jouent ces structures dans le champ de la coopération internationale. Enfin, le contexte actuel offre un terreau important favorisant le renouvellement de l’engagement citoyen pour un Autre lointain. S’opposer aux IPSI, c’est s’attaquer à une lame de fond qui dépasse largement le simple cadre de la coopération Nord/Sud. Depuis l’avènement, dans le domaine de la coopération internationale belge, des ONG et, corollairement, la mise en place puis les réformes successives des mécanismes de co-financement et d’agrément, le modèle reposait sur une polarisation de l’aide non gouvernementale vers… l’Etat. L’importance des fonds publics dans les budgets des ONG belges (surtout francophones) est témoin de l’importance vitale du mécanisme de co-financement pour la pointe de la pyramide associative de la solidarité internationale. La reconnaissance publique via l’obtention de l’agrément ONG agit comme le principal agent de légitimation de l’action non gouvernementale. L’agrément ne sert pas seulement à se faire identifier comme partenaire de l’Aide au Développement belge mais autorise également son titulaire à se considérer comme un acteur professionnel. Au-delà de cet agrément, point de salut. Tout se passe un peu comme si aujourd’hui, il était impossible d’être à la fois un acteur professionnel de l’aide non gouvernementale sans disposer de l’agrément qui n’est, en soi, que la reconnaissance par le gouvernement d’une possibilité de financement. Une liaison évidente est ainsi apparue entre le financement public, la reconnaissance institutionnelle, le contrôle public et le niveau de professionnalisme. |
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