Ceci n’est pas une fédération
Les auteurs eurent l’idée de rédiger cet ouvrage dès 2008. « Nous nous étions dits que nous attendrions la fin de la crise pour publier, raconte Geoffroy Matagne. Mais elle a fini par durer 541 jours… Tous les six mois, nous nous demandions si nous nous donnions le temps d’attendre la mise en place d’un accord de gouvernement ou pas ! » Ils patientèrent finalement jusqu’au 6 décembre 2011, date du début du gouvernement Di Rupo. Les différents chapitres incluent dès lors également certains éléments relatifs à la sixième réforme de l’État encore largement en préparation. De la révolution à l’institutionnalisationLe temps passe, les revendications restent. Même si elles évoluent. Au départ, les réclamations des Flamands visaient à protéger une langue qu’ils jugeaient en danger et à conquérir des leviers de pouvoir dans des structures institutionnelles à l’intérieur desquelles ils s’estimaient dominés par la bourgeoisie francophone. Typique des décennies 60 à 80, cette période est qualifiée de révolutionnaire par les auteurs. En 1993, la Belgique est devenue un État fédéral. Une étape qui a consacré le passage à une période de conflit institutionnalisé. Les discours revendicateurs qui émanaient autrefois principalement de l’extérieur de la sphère politique institutionnelle et traditionnelle (mouvements sociaux, associations culturelles ou économiques, éditorialistes, groupes en marge des partis de gouvernement…) y sont désormais intégrés. Les partis sont devenus les principaux porte-voix des réclamations et en font écho dans leurs programmes respectifs. Les questions linguistiques ou d’autonomie ont largement cédé leur place à celles touchant à la répartition des compétences, la bonne gouvernance, la subsidiarité et l’efficacité dans un contexte socio-économique sub-national. |
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