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OUFTI-1 : bientôt prêt pour l’espace !
25/11/2013

Six années de gestation

Complètement assemblé, le modèle de vol du « CubeSat » de Liège est l’aboutissement d’une gestation qui a duré un peu plus de six ans et mobilisé une cinquantaine d’étudiants (voir leurs photos sur le site http://www.oufti.ulg.ac.be/), dix professeurs et ingénieurs. C’est le résultat d’un investissement consenti par Belspo (Politique scientifique fédérale belge), via le programme Prodex, et l’Université de Liège pour l’acquisition d’éléments (comme la structure Cubesat), la mise au point de composants (dont des cartes électroniques entièrement « made in ULg »), des activités de promotion, la participation à des conférences internationales, à des stages de l’ESA et dans l’industrie… Première leçon de cette réalisation bien de chez nous, unique en Belgique: développer un engin spatial, même miniature, prend beaucoup de temps, exige de la bonne volonté et de patients efforts. Surtout de la part d’étudiants et chercheurs qui doivent faire leur apprentissage des défis et contraintes du spatial.

« L’idée d’une mission originale pour un CubeSat liégeois a germé le 18 septembre 2007 lors d’une communication téléphonique, qui a duré trois quarts d’heure, avec Luc Halbach, radio-amateur passionné et alors ingénieur chez Spacebel », se souvient Jacques Verly. L’initiative de réaliser un CubeSat avait été lancée dès 2005 avec le projet LEODIUM (Lancement En Orbite de Démonstrations Innovantes d’une Université Multidisciplinaire) - nom latin de la Cité Ardente – de Liège Espace, groupe de réflexion qui associe les laboratoires de l’Université et les industriels, acteurs du spatial dans la région. Le développement d’un nano-satellite était décrit comme outil de pédagogie active et de promotion publique des maîtrises en aérospatiale et en sciences spatiales, les spécialités de l’ULg pour la Communauté française de Belgique. Encore fallait-il lui trouver un objectif de portée internationale.

Mission inédite pour radio-amateurs

OUFTI-1 a l’ambition d’expérimenter dans l’espace la nouvelle technologie du protocole D-STAR (Digital-Smart Technologies for Amateur Radio). La communauté mondiale des radio-amateurs attend beaucoup de cette expérimentation d’un relais spatial de radiocommunications numériques entre radio-amateurs, avec transmission simultanée de la voix et des données numériques (GPS, fichiers, etc.), avec routage et “ roaming ” au niveau mondial, y compris via internet. Certes, pour cette mission, le nano-satellite n’a pas besoin d’une stabilisation précise sur les trois axes. Mais il a fallu miniaturiser son équipement de télécommunications, développer de nouveaux composants, améliorer son alimentation électrique, mettre au point un déploiement robuste et efficace d’antennes, réaliser un ensemble de grande fiabilité. Sans dépasser la masse de 1,3 kg au lancement.

OUFTI inside2L’autre leçon d’OUFTI-1 est sa dimension liégeoise : l’apprentissage à des systèmes spatiaux a nécessité la coopération entre ingénieurs civils (ULg, UCL) et industriels (Institut Gramme/HELMo, Service électronique de HEPL/ISIL, HEPL/Rennequin Sualem-INPRES). Les promoteurs du « CubeSat » liégeois ont tenu à privilégier le « par et pour les étudiants ». C’est pourquoi son développement a pris beaucoup de temps, même en ayant Amandine Denis comme chef de projet pour assurer le suivi entre les étudiants des années académiques successives. D’ores et déjà, l’Institut Montefiore de l’ULg a aménagé un local en centre de contrôle pour satellites. Il s’est équipé d’une station de réception et émission des signaux de satellites radio-amateurs. Cette station permettra notamment d'envoyer les télécommandes à OUFTI-1 et d'en recevoir la télémétrie. Cette station est complétée par un relais de radiocommunication D-STAR dont les émetteurs/récepteurs sont installés dans les greniers du Poste Central de Commande du campus du Sart Tilman de l'ULg et dont les antennes sont visible sur le toit de ce dernier. Ce relais D-STAR, connecté à l'Internet, fut le 1er du genre en Belgique. Par ailleurs, durant six ans, des travaux de fin d’études, des thèses de doctorat ont servi à miniaturiser et développer des composants efficaces qui résistent aux rigueurs de l’environnement spatial (différences de températures, flux de radiations) après ceux du lancement (chocs, vibrations).

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