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Voyage dans l'espace… à la recherche d’autres mondes
Avouons-le : la plupart d'entre nous sont blasés. Le lancement d'un satellite ne suscite plus guère de marque d'intérêt quand il ne passe pas complètement inaperçu. C'est un des mérites de l'ouvrage (1) de Yaël Nazé, astrophysicienne, chercheur qualifié FNRS au « Liège Space Research Institute » de l'Université de Liège, de nous rappeler que voyager dans l'espace est tout sauf affaire de routine et qu'avant de voir décoller la première fusée, il a fallu relever des défis innombrables. L'auteur nous le rappelle bien sûr à travers quelques pages d'histoire, des fusées chinoises de l'Antiquité à Wernher von Braun en passant par Constantin Tsiolkovsky. Mais elle nous le rappelle surtout, avec le sens de la vulgarisation qu'on lui connaît, à travers l'exposé des défis scientifiques et techniques qu'il a fallu résoudre. Car on ne voyage pas dans l'espace en mettant « simplement » le feu à une fusée. Comment choisir une route dans cet univers en mouvement où la ligne droite n'existe pas? Pourquoi décoller à tel moment plutôt qu'un autre ? Quels sont les risques de « mauvaises rencontres » là-haut ? Et encore, il s'agit là de grandes questions. Mais le diable se niche aussi dans les détails. L'espace, c'est vide (ou presque...) et les matériaux ont la fâcheuse tendance à dégazer (perdre les éléments légers qui y sont piégés), d'où le présence de brouillard, ce qui n'est pas pratique pour les observations. Et comment tenir compte des humeurs du soleil ? Ou des attaques pernicieuses des particules de haute énergie ? On aura compris que Yaël Nazé répond dans son ouvrage à toutes les questions que nous nous posons... et surtout à celles que nous n'avons ni l'imagination ni les compétences pour poser ! D’autres mondesEt pourquoi pas une mission spatiale dont l’objectif serait de découvrir d’autres mondes habités ? Dans le second ouvrage (2) qu’elle vient de publier, Yaël Nazé nous entraîne en effet à la recherche des exoplanètes : sommes-nous seuls dans l’univers? Une quête humaine sans doute aussi vieille que le désir de voler ou d’aller dans l’espace. Après une brève histoire de l’idée de la pluralité des mondes, l’auteur rappelle tout d’abord comment les astronomes détectent « quelque chose » dans l’espace. La première méthode qui vient à l’esprit est évidemment la détection directe. Mais il faut vaincre les problèmes de résolution et aussi, particulièrement dans le cas des exoplanètes, celui de la faiblesse de la luminosité des corps célestes recherchés. Ainsi, une exoplanète est-elle évidemment bien moins lumineuse que l’étoile autour de laquelle elle gravite. Jamais en manque d’images, Yaël Nazé considère qu’il s’agit « de tenter de détecter, depuis Paris, un ver luisant situé à 30 cm d’un phare marseillais (phare du faisceau évidemment dirigé vers l’observateur) ! ». Pour voir la planète, il faut donc éteindre au maximum l’étoile. Là aussi, les astronomes ont développé différentes techniques que l’auteur expose brièvement. Mais les astronomes sont également friands de détection indirecte. Il s’agit cette fois de détecter non la planète mais bien les effets produits par elle, comme, par exemple, une mini-éclipse de l’étoile devant laquelle elle passe, ce qu’on appelle un transit. Mais il existe d’autres méthodes de détection, que l’auteur passe en revue avec leurs points forts et points faibles. Bilan : à la mi-septembre, il y avait 941 planètes détectées dans 727 systèmes stellaires. (1) Voyager dans l’espace, Yaël Nazé, Paris, CNRS Editions, 144 pages, nombreuses illustrations + jeu de cartes. |
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