L’inconscience de soi
Contrairement à ce que l'on a pu penser, l'anosognosie n'est pas un symptôme monolithique. Elle peut non seulement intéresser différents domaines selon l'affection à laquelle elle est associée, mais également varier dans sa présentation tant au fil de l'évolution de la maladie chez un même patient que d'un patient à l'autre au cours d'une même maladie. « Les mécanismes qui sous-tendent l'apparition de l'anosognosie sont encore imparfaitement connus, indique Haroun Jedidi. Certes, des facteurs psychologiques interviennent, mais ce symptôme ne peut cependant être assimilé à un déni au sens psychologique ou psychiatrique du terme, comme quand quelqu'un refuse d'accepter qu'il est malade. In fine, la composante majeure de l'anosognosie, que cette dernière soit complète ou partielle, est une altération de la fonction cognitive la plus élaborée : la conscience de soi. » Attention, danger !Ce symptôme, loin d'être manichéen, peut en outre varier dans son intensité : on parlera ainsi d'anosognosie complète ou partielle. En d'autres termes, il existe un continuum entre la prise de conscience d'un sujet sain et l'anosognosie complète portant sur les déficits mnésiques, cognitifs ou comportementaux dont peut souffrir un patient. Ainsi, un individu totalement anosognosique pourra tenir un discours du type : « Docteur, mes proches se tracassent pour rien, ils racontent n'importe quoi ; je suis juste un peu fatigué. » Mais un autre, dont l'anosognosie n'est que partielle, pourra dire : « C'est vrai, j'oublie certaines choses, mais que voulez-vous, c'est l'âge - on ne peut rien y faire. » |
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