Les jeunes, la dépression... et le syndrome du Titanic
Quand le "je" est dépriméLes jeunes non-déprimés utilisent le "je" suivi d'un subjectif : "je sais, je pense, je trouve, j'aime", mais, aussi, le "on" ou le "nous" dans lequel ils englobent d'autres personnes. Ils peuvent se projeter dans un futur conditionnel ("j'aimerais"). Ils insistent sur les facteurs qui ont contribué à construire leur identité, ils évoquent des groupes de personnes comme les parents, la famille, les amis. Ils abordent des thèmes concernant leurs loisirs ou leurs groupes d'appartenance. Pour les déprimés, c'est une autre histoire ! Leur "je" est complété par être ou avoir à l'imparfait. Ils parlent de personnes seules (le père, la mère, le copain). Mais, entre les jeunes hospitalisés et les autres, à nouveau, on entend de grandes différences. Même s'ils évoquent le monde extérieur (avec des sorties, la ville, des gens), les propos des adolescents dépressifs scolarisés tournent largement autour de l'école. Et lorsqu'ils pensent à leur futur, c'est sur un plan professionnel. Mais, quand on rencontre des difficultés personnelles et familiales importantes, il ne suffit pas de se focaliser sur l'école pour régler ses problèmes, bien au contraire. En effet, elle n'est pas forcément une planche de salut. "Les récits de vie confirment que l'école est stressante, souligne la psychologue. Des difficultés scolaires ou d'orientation ou de capacité à faire des études supérieures peuvent survenir. De plus, les résultats scolaires sont corrélés négativement avec l'humeur dépressive : la baisse des capacités de concentration, les problèmes de sommeil, les pertes d'intérêt ou le peu d'initiatives personnelles dues à la dépression ne favorisent pas les bons résultats..." Le bien-être, à l'école, aussiCette thèse ouvre sur un grand nombre de réflexions ou même de pistes d'action. C'est le cas, par exemple, des conséquences que l'on peut tirer des résultats et de l'analyse des récits de vie des adolescents déprimés scolarisés. "L'angoisse de l'école est clairement présente chez eux, insiste la psychologue-clinicienne. Le corps enseignant pourrait être attentif à le percevoir et à se poser des questions. Un jeune qui cherche à être le meilleur le fait-il parce qu'il va mal? Se focalise-t-il uniquement sur ses études ? Ou bien continue-t-il à avoir des copains et à être bien avec eux ?" |
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