Le jeu des mémoires
Quoi qu'il en soit, une conclusion s'impose déjà : même à un stade précoce de la maladie, les patients Alzheimer sont en déficit tant sur le terrain de l'apprentissage que sur celui de la consolidation des souvenirs. Souvenirs décontextualisésOn distingue habituellement les mémoires explicites (conscientes) et implicites (inconscientes). Nombre d'auteurs postulent que la récupération d'une information en mémoire explicite peut s'opérer selon deux processus. Tantôt l'information sera récupérée avec son contexte d'encodage (moment, lieu, circonstances, émotions éprouvées, pensées personnelles) - on parle alors de « recollection », concept inhérent au cadre de la mémoire épisodique. Tantôt l'information à laquelle le sujet est confronté évoquera chez lui un « simple » sentiment de familiarité dénué de tout détail contextuel (J'ai l'impression de connaître cette personne, mais je ne sais pas où je l'ai rencontrée). « Dans une de nos études récentes (2), nous avons mis en évidence que la capacité de récupération d'information avec un sentiment de familiarité est semblable chez les patients souffrant d'une maladie d'Alzheimer débutante et chez les sujets normaux », dit Éric Salmon. L'IRMf montre par ailleurs que, dans les deux échantillons, cette capacité fait appel à des régions pariétales impliquées dans des processus attentionnels. La familiaritéLa mémoire autobiographique rassemble toutes les informations (épisodiques et sémantiques) en relation directe avec notre histoire personnelle. Elle nous est intimement chevillée et est éminemment subjective, car chargée d'émotions. Le groupe Aging and Memory l'a explorée chez des patients Alzheimer et chez des sujets âgés normaux en s'intéressant à des souvenirs autobiographiques se rapportant, les uns,à leur passé lointain (leur vie de jeune adulte) et, les autres,à la dernière année (3). (2) Genon S., Recollection and familiarity in Alzheimer's disease: An fMRI study, Cortex (sous presse). |
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