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L’Equerre, revue liégeoise de l’architecture moderne
06/02/2013

Les architectes du Groupe L’Equerre réalisent de nombreuses maisons particulières à Liège, employant ces traits modernes. Parmi les principales contributions de l’agence à l’architecture liégeoise dans l’entre-deux-guerres, on compte l’aménagement du Plateau des Trixhes à Flémalle-Haute (à partir de 1937), la plaine de jeux Reine Astrid à Coronmeuse (1939) ou encore la piscine de Hollogne-Aux-Pierres (1937). Le Groupe contribue également à l’élaboration des plans d’ensemble de l’Exposition internationale de l’Eau organisée à Liège en 1939. Toutes ces réalisations se caractérisent par leur parenté au mouvement moderne et par leur rejet radical de la tradition architecturale présente à Liège.

Expo-internationale-liege

En 1939, lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, la revue cesse sa parution, forte de 107 numéros. Après 1945, l’expertise du groupe continue cependant d’être réclamée. En collaboration avec l’Université de Liège, l’agence d’architecture et d’urbanisme réalise notamment le « Survey », une étude sur l’urbanisme et l’aménagement du territoire pour toute la région liégeoise. Le Palais des Congrès de Liège (1956-58), le siège du journal La Meuse (1960-62) ou encore la première étude sur l’implantation de l’Université de Liège au Sart-Tilman (1956) témoignent du succès de « L’Equerre », qui fera pourtant faillite en 1982.

Un geste de sauvegarde pour le patrimoine liégeois

Au lendemain de la faillite de l’agence, une bonne partie des ses archives est perdue. A travers la réédition de ces 107 numéros d’architecture liégeoise, il est question de la sauvegarde de la mémoire d’une agence d’architecture dont les réalisations ont marqué le patrimoine liégeois mais aussi de la reconnaissance de l’architecture moderne en Wallonie. Une source d’informations précieuse pour les historiens de l’art, architectes et autres spécialistes du patrimoine.

A la reproduction en fac-similés de la quasi entièreté de la collection (seul le premier numéro est manquant) s’ajoute une analyse critique traduite en anglais et articulée en cinq parties. Le comité éditorial et la comission scientifique ont confié à cinq auteurs, Jean-Louis Cohen, Geoffrey Grulois, Hélène Jannière, Sébastien Martinez Barat et Sébastien Charlier, le soin d’apporter leur éclairage sur le contexte socio-économique et les enjeux entourant cette production éditoriale de l’entre-deux-guerres : Quelle est la culture architecturale contre laquelle se positionne L’Equerre ? Comment des petites villes comme Liège sont-elles parvenues à diffuser les théories du mouvement moderne ? Quel est le type d’urbanisme soutenu par L’Equerre ? Comment des revues d’avant-garde se rapprochent-elles du pouvoir ? Quels sont les enjeux et ambitions des jeunes architectes qui poursuivent aujourd’hui le même chemin que les membres de « L’Equerre » ? Autant de questions qui ne manqueront pas d’intéresser les amateurs d’architecture et de patrimoine wallon…

Il faut encore souligner la grande qualité éditoriale et de graphisme réalisé par Fourre-Tout Edition, qui a également assumé les défis techniques de cet ouvrage monumental qui vient de recevoir le Prix Fernand Baudin 2012.

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