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Les forêts communautaires, outil de développement en Afrique
Article rédigé par Philippe Lamotte L’histoire contemporaine de la forêt tropicale africaine ne se décline pas uniquement sur le mode des abattages massifs ni du saccage scandaleux des ressources naturelles. Les forêts communautaires en sont une puissante illustration et, à ce titre, constituent une lueur d’espoir pour ces écosystèmes et les communautés qui y vivent. Fruit d’un travail collectif de passionnés de la forêt tropicale, l’ouvrage qui vient de sortir aux Presses agronomiques de Gembloux (1) rend hommage aux progrès engrangés ces dernières années par la foresterie communautaire, tout particulièrement celle qui est menée au Cameroun. Ce pays est, en effet, l’un des premiers du Continent à s’être attelé à la réforme de son code forestier et à s’être engagé sur la voie d’une gestion durable de ses forêts. Parmi les outils mis au point dès le milieu des années nonante figure cette spécificité des forêts communautaires (FC), qui ne sont rien d’autre qu’une sorte de foresterie « pour les gens ». Comprenez : en marge des grandes concessions allouées aux groupes internationaux, l’Etat camerounais à voulu offrir aux communautés locales la possibilité d’exploiter les ressources forestières - ligneuses comme non-ligneuses - à des fins de développement. L’objectif consiste à allier ce développement, source de revenus pour des populations très pauvres, à la conservation des ressources à long terme. Le mérite de cet ouvrage est de sensibiliser à ces forêts communautaires le lecteur intéressé par la foresterie et le développement ou, tout simplement, curieux de l’Afrique et de ses facettes trop peu connues ; et cela au moyen de quelque 200 photographies qui n’ont rien de technique ni de scientifique au sens le plus classique. On y découvre avec ravissement diverses facettes de ces forêts profondes et exubérantes : des arbres qui montent jusqu’à cinquante mètre de hauteur, refuges pour quelque 8000 espèces végétales, 1500 espèces de papillons, 700 oiseaux, 250 reptiles, etc. Loin de toute prétention naturaliste, ce recueil photographique met surtout en scène les principaux acteurs des forêts communautaires : les hommes, femmes et enfants à qui la forêt, si elle est bien gérée, peut amener une substantielle amélioration des conditions de vie. Complément indispensable aux illustrations, une vingtaine de pages de textes, clairs et sobres, suffisent à expliquer les tenants et aboutissants des FC et de leur gestion : conventions avec l’Etat camerounais, inventaires des ressources, plans de gestion, rotations des coupes, etc. Sans oublier les assemblées participatives, où les villageois décident eux-mêmes des voies à suivre pour leur développement futur. (1) Regards croisés sur la foresterie communautaire. L’expérience camerounaise. Presses agronomiques de Gembloux. Jean-Louis Doucet, Cédric Vermeulen, Jean-Yves De Vleeschouwer, Nadège Nzoyem Saha, Cecilia Julve Larrubia, Jérôme Laporte et Michèle Federspiel.
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