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ESO : 50 ans d’observations de l’espace
07/12/2012

Participation belge

La Belgique, membre fondateur de l’ESO, contribue à l’organisation au prorata de son PNB (Produit National Brut). En 2011, elle a eu une participation de 3,07 % : le budget de 4,033 millions d’euros est géré par Belspo le Service Public de Programmation de la Politique Scientifique au niveau fédéral. Par ailleurs, l’Etat belge a approuvé l’investissement de 13,5 millions d’euros pour dix années pour financer le projet E-ELT. Sa réalisation donne déjà lieu à des retombées industrielles. Grâce à sa contribution à l’ESO, les astronomes et astrophysiciens belges ont la chance de pouvoir accéder aux télescopes de l’ESO. Mais pour cela ils doivent remettre des propositions d’utilisation des instruments en vue d’étudier leurs astres préférés et être sélectionnés. Ces projets se retrouvent en compétition deux fois par an avec un bon millier de demandes d’observations de tous les autres chercheurs européens. Il faut donc réaliser des projets originaux, convaincants et bien sûr avec un important potentiel pour faire avancer les connaissances.

TRAPPIST
Une vingtaine de Belges dont plusieurs liégeois(e)s, astronomes et ingénieurs sont employés au siège de l’ESO à Garching (près de Munich) ou dans les observatoires au Chili. Les chercheurs de l’Institut d’Astrophysique - aujourd’hui installé sur le campus du Sart Tilman -, se sont toujours investis dans l’utilisation des systèmes d’observation développés par l’ESO et  sont également  appelés à avoir un rôle dans les commissions scientifiques de sélections  des programmes d’observations ou d’autres instances. L’astrophysicien liégeois Emmanuel Jehin, qui a travaillé comme astronome ESO pendant sept ans à l’observatoire de Paranal et s’occupe du télescope liégeois TRAPPIST installé à la Silla, ne tarit pas d’éloges pour les outils performants mis à la disposition des chercheurs par l’ESO et souligne l’attrait de l’ESO pour les astronomes liégeois: «  Une fraction importante des astronomes de Liège ont participés à l’aventure ESO que se soit comme étudiant, coopérant, postdoc (dans la cadre du programme « ESO fellowship »), ou astronome pour des contrats allant de plusieurs mois à parfois de nombreuses années. Certains n’ont d’ailleurs jamais quitté l’organisation et occupent des postes à responsabilité ce qui témoigne du savoir faire liégeois. »

Le Département AGO de l’ULg a plusieurs équipes de chercheurs impliquées dans des campagnes d’observations au Chili :
- Le Groupe AEOS (Astrophysique Extragalactique & Observations Spatiales), dirigé par Jean Surdej, s’intéresse surtout aux mirages gravitationnels.
- Le Groupe ASTA (Astrophysique Stellaire & Astérosismologie), que dirige Marc-Antoine Dupret, s’intéresse au comportement et à l’environnement des étoiles, notamment pour la détection d’exoplanètes.
- Le Groupe ATI (Astrophysique et Traitement des Images) de Pierre Magain, qui s’efforce d’améliorer la qualité des prises de vues, est un acteur important en cosmologie observationnelle, pour l’analyse des exoplanètes, l’étude des comètes et des astéroïdes.
- Le GAPHE (Groupe d’Astrophysique des Hautes Energies), sous la direction de Gregor Rauw, s’intéresse aux phénomènes les plus violents et les plus spectaculaires de l’Univers ; il étudie les étoiles massives et les interactions avec leur environnement.
- Le LPAP (Laboratoire de Physique Atmosphérique et Planétaire) de Denis Grodent cherche à bien comprendre les processus des aurores sur les planètes géantes que sont Jupiter, Saturne et Uranus.

Les chercheurs liégeois sont déjà fort satisfaits des possibilités que leur offre l’observatoire VLT/VLTI et ils sont impatients de voir les premières lumières du E-ELT en 2022. Néanmoins, certains ont regretté la décision de l’ESO de l’abandon progressif du site de La Silla qui a marqué les débuts et fait encore les beaux jours de l’organisation grâce à des télescopes de taille plus modeste permettant d’observer durant de nombreuses nuits des dizaines voire des centaines d’astres relativement brillants comme certains types d’étoiles. Aujourd’hui il est très difficile d’obtenir du temps d’observation sur les télescopes ESO pour faire ces programmes de fond car les grands télescopes ne sont pas adaptés. L’ESO a dû faire un choix en donnant la priorité à ce qui sera le plus grand télescope du monde. Pour avoir les 200 millions d’euros qui manquaient à son budget E-ELT, l’ESO a également accepté l’adhésion du Brésil qui deviendra sous peu son 15ème membre, après ratification par Brasilia. On peut se demander où s’arrêtera l’élargissement de l’organisation européenne : la Chine a déjà frappé à la porte de son siège à Garching… Ce qui inquiète c’est que l’arrivée de nouveaux membres et la diminution du nombre de télescopes se traduit évidemment par la réduction du temps d’observation disponible pour chacun.

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