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Les reptiles, victimes de leur image …
23/10/2012

En Wallonie, sept espèces de reptiles se dissimulent aux yeux du grand public. En regardant autour de nous, en reniant nos peurs et nos préjugés, on découvre un monde passionnant aux mœurs particulières, révélant des merveilles à qui sait observer. Malheureusement, les reptiles de Wallonie sont aujourd’hui en danger. Destruction d’habitat, massacre de serpents, fauche rase, travail mécanisé du sol, … serpents et lézards ont bien plus à craindre de l’homme que le contraire. Quelques aménagements, pourtant simples et peu coûteux, que ce soit en temps, en espace ou en argent peuvent être réalisés pour améliorer leurs conditions de vie.

Les reptiles ont depuis toujours alimenté l’imaginaire des hommes. Et plus particulièrement les serpents qui, en Europe occidentale, inspirent un sentiment de peur, de dégoût ou de fascination alors qu’ils sont parfois vénérés dans d’autres parties du monde. Nos serpents européens n’attaquent cependant pas l’homme ni les animaux domestiques, et la grande majorité d’entre eux ne sont pas venimeux.

Très discrets, ils sont pourtant bien là sous une pierre, tapis dans la végétation dense, à l’intérieur d’un muret ou sous un tas de compost, cherchant la température idéale à leur survie ou simplement un abri pour fuir leurs prédateurs. « C’est en effet un challenge d’observer les reptiles, surtout les serpents, mais ça vient avec le temps », déclare Eric Graitson, chercheur auprès du laboratoire aCREA (Conseil et Recherches en Ecologie Appliquée) de l’Université de Liège et qui vient de leur consacrer une étude (1).

Passionné depuis toujours par les reptiles, E. Graitson a acquis une grande expertise dans le domaine. Il est actuellement en charge de leur étude et leur préservation en Wallonie et, selon lui, « les aléas pour observer ces animaux méconnus c’est surtout la météo, les conditions climatiques. Les premières difficultés rencontrées ce sont surtout les sources de financement afin de réaliser des études sur le long terme ! ».

serpent-langue

Les serpents et lézards sont en effet des animaux ectothermes, c’est-à-dire que la température de leur corps est variable. Chaque espèce doit atteindre une chaleur corporelle bien spécifique pour être apte à s’activer et à chercher sa nourriture. Leur activité est rythmée par les saisons et la météo. Ils ont ainsi acquis toute une série de comportements visant à réguler la température de leur corps : un bon bain de soleil pour se réchauffer ou au contraire la recherche d’un abri en cas de température trop élevée ou trop basse. C’est ce que l’on appelle la thermorégulation. Durant l’hiver, ils vivent au ralenti, bien emmitouflés au fond de leur abri, sans dormir complètement et sans manger. Ils ne sortiront qu’au début du printemps, dès que les températures se feront plus clémentes.

Outre cette contrainte de thermorégulation, les reptiles ont une autre idée fixe : manger et surtout, ne pas être mangé ! Les reptiles sont des prédateurs efficaces. Les lézards sont très friands d’insectes et d’autres invertébrés comme des araignées et des vers, tandis que les serpents se nourrissent de petits vertébrés comme des campagnols, des lézards ou des amphibiens. En outre, les lézards ont besoin de se nourrir très régulièrement, ce qui n’est pas le cas des serpents, qui sont capables de jeûner longtemps. Etant en majorité diurnes (actifs la journée), leurs prédateurs sont par exemple des oiseaux (buses, corneilles, hérons). A terre, ils ont à craindre les poules, les faisans et des mammifères tels que les hérissons, les fouines mais surtout les sangliers et les chats.

(1) Discrets et méconnus...les reptiles, Graitson, Eric, 2011, Service public de Wallonie.

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