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Les reptiles, victimes de leur image …
23/10/2012

La couleuvre à collier (Natrix natrix helvetica), d’une taille adulte comprise entre 50 et 140 cm, est le serpent le moins rare et le plus grand de Wallonie. Son cou est orné d’un collier jaune, parfois blanc et ses flancs présentent de petits traits verticaux noirs. Le ventre clair est orné de taches noires en damier. Cette couleuvre est le seul serpent ovipare de notre faune et est tout à fait inoffensive pour l’homme. Acculée, il lui arrive d’adopter une attitude d’intimidation ou de faire le mort. Une autre stratégie consiste à projeter un liquide fétide et nauséabond contenu dans son cloaque, sorte de petite poche située à la base de la queue en vue de distraire l’agresseur, le temps de trouver un abri. Elle fréquente des milieux très variés mais pas trop éloignés les uns des autres afin d’assurer ses différents besoins.

La couleuvre lisse ou coronelle (Coronella austriaca), vivipare, est beaucoup plus petite, de 50 à 70 cm de long. Elle doit son nom au fait que ses écailles dorsales sont lisses, c’est-à-dire dépourvues d’une carène, contrairement aux autres serpents. On la reconnaît au trait sombre qui orne sa tête, allant du museau au cou en traversant l’œil. Son cou est également recouvert d’une large tache noire en forme de croissant. Elle est moins répandue que la couleuvre à collier car très sélective dans ses habitats. En effet, elle affectionne surtout les milieux chauds et secs, tout comme le lézard des murailles. C’est un serpent sédentaire et très discret qui compte sur son mimétisme pour ne pas être vu.

La vipère péliade (vipera berus), vivipare, est le serpent le plus rare de notre faune. Elle n’est présente que dans l’extrême sud-ouest de la Wallonie. D’une taille équivalente à celle de la coronelle lisse (50 à 70 cm). Sa tête est triangulaire avec un museau aplati légèrement arrondi. Son dos est orné d’un zigzag continu brun foncé et son ventre est de couleur crème. Le dessus de la tête est fréquemment marqué d’un dessin en forme de V, à ne pas confondre avec le collier jaune de la couleuvre à collier ou le croissant noire de la coronelle. La forme de la pupille est verticale, contrairement à nos deux couleuvres qui ont une pupille ronde. Très sédentaire et fidèle durant plusieurs années à ses lieux de vie, elle fréquente des milieux très variés, peu fréquentés par l’homme. Seul serpent venimeux présent en Wallonie, la vipère péliade ne mord que très rarement et uniquement lorsqu’elle ne peut faire autrement pour se défendre. En outre, leurs morsures ont rarement de graves conséquences, se limitant à des symptômes locaux caractérisés par un gonflement douloureux entouré d’une rougeur. 

   
Bien que les reptiles indigènes soient tous protégés par la loi sur la Conservation de la nature, les populations régressent depuis plusieurs décennies et sont menacées d’extinction. Ainsi, le lézard des souches, la vipère péliade, le lézard des murailles, la couleuvre à collier et la coronelle lisse sont strictement protégés car leurs populations sont considérées comme vulLézard-des-muraillesnérables, voire en réel danger en ce qui concerne les deux premiers. Il est pourtant interdit de les capturer, mettre à mort, transporter ou perturber intentionnellement. Et pour les espèces les plus en danger, l’interdiction s’étend aux habitats puisqu’elle implique l’interdiction de détériorer les sites de reproduction, les aires de repos ou tout habitat naturel où vivent ces espèces à un des stades de leur cycle biologique. On comprend dès lors l’importance de bien connaître les exigences des reptiles en matière d’habitat et d’environnement afin de pouvoir mettre en place des mesures de protection efficaces.

Quels sont les milieux qu’ils affectionnent ?

Avec ce besoin constant de réguler leur température, de trouver leur nourriture et de fuir leurs prédateurs, on comprend aisément pourquoi les reptiles doivent disposer d’un environnement diversifié offrant cachettes, zones d’ombre et plages dégagées et pourquoi ils sont si sensibles à des changements de leur environnement.

Chaque espèce possède ses exigences quant aux habitats qu’elle fréquente. Certaines, comme l’orvet, sont plus ubiquistes et se rencontrent dans une large gamme d’habitats, de la prairie à la forêt, en passant par les jardins et les rochers. Mais la plupart sont plus sélectifs et ne se rencontrent que dans des milieux chauds et secs. Nos reptiles sont pour la plupart des espèces de lisières et autres milieux de transition comme les broussailles.  Certaines espèces nécessitent la présence de plusieurs milieux de vie aux caractéristiques bien distinctes qui seront exploités de façons différentes selon les saisons. Ces habitats doivent être proches les uns des autres et ne doivent pas être séparés par des obstacles difficilement franchissables tels qu’une route à forte circulation.

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