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Ces mutations qui affectent la fertilité des bovins
08/10/2012

Suite à ces constatations, l’équipe de Carole Charlier développe actuellement un tout nouveau projet de recherche visant à déceler d’autres mutations qui se comportent de la même façon, c’est-à-dire responsables d’une mortalité embryonnaire précoce. « Ce type de mutation affecte la fertilité des animaux sans que le fermier puisse s’en rendre compte puisqu’il n’observe pas de veaux morts à la naissance », continue la chercheuse. « Il est plus que probable que chaque population bovine présente d’autres mutations délétères de ce type qui ont un effet insidieux et un impact global sur la fertilité largement sous-estimé ».

Sur les traces des maladies causant une mort embryonnaire précoce

Retroussant leurs manches pour attaquer ce nouveau projet de recherche, sujet principal de la thèse de doctorat de Wanbo Li, les scientifiques ont sélectionné des taureaux d’insémination largement utilisés pour une série de races au niveau mondial.  « Toujours grâce à la plateforme de GenoTranscriptomique du GIGA, nous sommes entrain de séquencer leur exome, c’est-à-dire la partie codante de leur génome pour identifier des mutations qui sont potentiellement délétères », précise Carole Charlier. « Ces mutations peuvent être délétères pour différentes raisons notamment parce qu’elles introduisent un codon stop, induisent un décalage de la phase de lecture ou parce qu’elles affectent l’épissage des gènes par exemple ».

Les taureaux d’insémination étant triés sur le volet et étant parfaitement sains, les potentielles mutations délétères que l’équipe liégeoise recherche se cachent dans leur génome à l’état hétérozygote, c’est-à-dire en copie unique. « Nous allons tenter de les identifier et de faire une liste des ces mutations. Ensuite, l’idée est de développer des tests génétiques permettant de passer chacune des populations d’intérêt au crible », explique Carole Charlier. « Statistiquement, nous pourrons alors estimer la fréquence de ces mutations au sein de ces populations », poursuit-elle. Si, comme pour le syndrome brachyspina, les scientifiques se rendent alors compte que la fréquence d’animaux porteurs d’une mutation est relativement élevée mais qu’aucun animal vivant ne présente deux copies de celle-ci, ils sauront que cette mutation cause une mortalité embryonnaire précoce. L’impact des mutations ainsi identifiées sur la fertilité des populations bovines pourra ensuite être classiquement estimé en comparant les données de fertilité des taureaux porteurs et non porteurs.

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