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Tumeurs de l’hypophyse: la chasse aux gènes est ouverte !
01/03/2011

Les adénomes hypophysaires en un coup d’œil

Selon les cellules de l’hypophyse atteintes, il existe différents types d’adénomes. L’adénome hypophysaire somatotrope responsable du gigantisme et de l’acromégalie est le troisième adénome hypophysaire le plus fréquent. Le premier, en termes de fréquence, est le prolactinome ou adénome lactotrope. Il représente 50 à 60% des adénomes hypophysaires et provoque une hypersécrétion de prolactine, une hormone impliquée chez les mammifères entre autres dans la croissance des glandes mammaires et dans la stimulation de la synthèse de lait. Les femmes atteintes de cette pathologie peuvent présenter le syndrome aménorrhée-galactorrhée, c'est-à-dire une absence de menstruation et une production de lait en dehors d’une période d’allaitement. Bien que plus fréquent chez les femmes, le prolactinome peut également atteindre les hommes. Il se manifeste alors par des symptômes tels que des troubles de l’érection et/ou une diminution de la libido.

Galndes endocrines

Le deuxième type d’adénome hypophysaire le plus fréquent est l’adénome non-sécrétant. Comme son nom l’indique, dans le cas d’un tel adénome les cellules tumorales se multiplient mais ne secrètent pas d’hormones en excès.  Cependant, l'adénome peut comprimer les structures voisines (troubles visuels, etc.) Le syndrome de Cushing, du nom du neurochirurgien qui décrit cette maladie en 1932, est la conséquence d’un adénome corticotrope. Les cellules de l’hypophyse secrétant trop d’hormones adrénocorticotropes (ACTH), il en découle une sécrétion excessive de cortisol par les glandes surrénales que l’ACTH stimule. Les symptômes de cette maladie sont l’hypertension, le diabète, un silhouette typique « cushingoïde » (visage rouge, gonflé, formations lipidiques au niveau du cou et de la nuque, fonte musculaire au niveau des jambes et des bras…), ecchymoses fréquentes, peau fine et fragile, etc. Enfin, très rare (1% des cas), l’adénome thyréotrope engendre une hypersécrétion de l’hormone thyréostimuline qui se traduit par une hyperthyroïdie.

Une maladie qui touche une personne sur 1000

« Tous ces adénomes hypophysaires peuvent, suivant leur taille, prendre beaucoup de place et comprimer les autres lignées cellulaires de l’hypophyse ou des structures voisines telles que le chiasma optique ou les nerfs occulo-moteurs. Ils peuvent donc être la source de nombreux problèmes », indique le Professeur Albert Beckers, chef du service d’Endocrinologie du CHU de Liège.  Si la prévalence de ces tumeurs de l’hypophyse était jusqu’il y a peu estimée à un cas pour 5000 individus, une étude dirigée par Albert Beckers et effectuée sur une population bien définie de la province de Liège montre que la prévalence de ces affections est plutôt de un cas pour 1000 personnes. Les résultats de cette étude ont été publiés en 2006 dans The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism (1).

 

(1) Adrian F. Daly, Martine Rixhon, Christelle Adam, Anastasia Dempegioti, Maria A. Tichomirowa and Albert Beckers. High Prevalence of Pituitary Adenomas: A Cross-Sectional Study in the Province of Liège, Belgium. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism Vol. 91, No. 12 4769-4775. 

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