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Des astrophysiciens liégeois au septième ciel
29/07/2010

Mieux comprendre la composition des comètes

Une des hypothèses qui circulent dans la communauté des astrophysiciens est que les comètes auraient pu contribuer à l'apparition des océans et de la vie sur Terre. Étudier la composition chimique des comètes permettra avant tout de mieux comprendre les conditions de la formation et l'histoire des comètes elles-mêmes, de notre système solaire et de notre planète. "Au-delà de leur rôle dans la création des planètes, explique Emmanuël Jehin, chercheur qualifié F.R.S-FNRS, responsable scientifique et investigateur principal pour les comètes dans le cadre du projet TRAPPIST, une théorie propose qu'elles auraient pu contribuer à l'apparition des océans sur notre planète et à l’apport de composés organiques. Au début de l'histoire de la Terre, il y a 4,5 milliards d’années, le soleil était beaucoup plus lumineux qu'aujourd'hui. Ce qui nous permet de supposer que tous les liquides avaient été vaporisés et que notre Terre n'était qu'une planète rocheuse, sans vie. Ce n'est que plus tard, il y a 3,8 milliards d'années, qu'une instabilité dans le système solaire a généré une pluie de plusieurs milliards de comètes et météorites, dont beaucoup se sont écrasées sur notre planète. Étant donné leur composition de glace et de molécules organiques, on pourrait avancer qu'elles sont à l'origine de nos océans et contribuèrent ainsi à l'apparition de la vie sur Terre." TRAPPIST contribuera indirectement à vérifier cette théorie. Les astrophysiciens tentent actuellement de déterminer le rapport isotopique du deutérium (D) sur l'hydrogène (H) et de voir s'il y a des similitudes entre les comètes et nos océans. Il faut pour cela utiliser des télescopes puissants comme le VLT (Very Large Telescope) de l’ESO [Lire l'article D'où vient l'eau des océans?]. Le télescope liégeois permettra d’identifier une série de comètes qui pourraient être intéressantes à observer à cette fin.

télescope Trappist

TRAPPIST permettra en effet aux astrophysiciens liégeois d'approfondir nos connaissances sur les comètes. Grâce à des filtres spéciaux mis au point par la NASA, le télescope étudiera leur composition chimique au moment où elles se rapprocheront et s'éloigneront du soleil. Les chercheurs de l'ULg pourront dès lors étudier l'évolution de la composition chimique des gaz éjectés. "Avec un grand télescope, on ne peut observer les comètes qu'une ou deux nuits par an, précise Emmanuël Jehin. Ici, nous pourrons faire ce dont rêvent les astronomes qui travaillent dans ce domaine : les suivre et les étudier chacune de semaine en semaine lorsqu’elles s’approchent et s’éloignent du Soleil. Nous pourrons ainsi déterminer leur évolution, leur composition et observer si les abondances changent en fonction de leur distance au Soleil. En accumulant des mesures sur une dizaine de comètes par an, on devrait pouvoir mettre en évidence les différentes classes de comètes au niveau de leur composition et essayer de lier cela à leur lieu de formation dans le système solaire."

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