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Nuits blanches et gène d'horloge
07/07/2010

Phénomène compensatoire

Première question : que se passe-t-il entre la session du soir et la session du matin chez des sujets ayant bénéficié d'une nuit de sommeil ? Dans les deux cas, tant les «4/4» que les «5/5» recrutent dans les cortex frontal, temporal et pariétal des aires typiquement impliquées dans la mémoire de travail, mais si, entre la session du matin et la session du soir, aucune différence notable n'est relevée chez les individus détenteurs de l'allèle 4/4 du gène PER3, on observe une réponse cérébrale inférieure au niveau du lobe frontal chez les détenteurs de l'allèle 5/5. «Déjà après une journée normale, les "5/5" se montrent incapables de maintenir les réponses cérébrales induites par la tâche», commente Pierre Maquet.

Plus éloquente encore est la comparaison entre deux sessions du matin, l'une après une nuit réparatrice, l'autre après privation de sommeil. En effet, les réponses corticales chez les «4/4» se maintiennent quelle que soit la pression de sommeil, cependant que, au sein du génotype vulnérable, elles chutent dans toutes les aires frontales, pariétales et temporales concernées. Mais ce n'est pas tout. En plus de maintenir leurs réponses cérébrales dans les zones précédemment évoquées, les individus résistants («4/4»), à l'inverse des sujets non résistants («5/5»), recrutent des régions supplémentaires, dont des régions préfrontales ventrales, le cervelet et le thalamus. «Il s'agit d'un phénomène de compensation, dit notre interlocuteur. Plus la pression de sommeil s'accroît, plus les "4/4" recrutent des aires additionnelles pour faire obstacle à une chute de performances.»

PER3 FMRI fr

 

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