Orientation scolaire ne rime pas (toujours) avec relégation
Tantôt en prolongeant puis en se distanciant du travail des sociologues Pierre Bourdieu et Paul Willis, Géraldine André renoue avec une tradition qui s’était un peu perdue en sociologie de l’éducation au fur et à mesure des transformations du système scolaire : l’analyse en termes de classes sociales. Pour elle, les références culturelles des classes populaires façonnent plus que jamais les choix des adolescents. Tout comme la sphère familiale, qui permettra de comprendre pourquoi tel individu adopte vis-à-vis de l’école une attitude de résistance, d’ouverture, de conformisme, d’accommodation… Dans les coulisses des conseils de classeMais parce qu’il serait « beaucoup trop simple de se limiter à affirmer que les jeunes choisissent leur orientation », Géraldine André s’est intéressée dans la deuxième partie de son ouvrage au rôle des autorités scolaires en suivant pendant plusieurs mois les séances de différents conseils de classe et en donnant la parole aux professeurs de trois établissements. « J’ai été très surprise de constater que, contrairement à ce qu’en disent les politiques publiques, les enseignants se posent en réalité beaucoup de questions. Leurs représentations propres aux classes moyennes les poussent à considérer qu’il faut rester le plus longtemps possible dans la filière générale. Ils essayent donc de délivrer une AOB le plus tardivement possible. Pour eux, devoir se prononcer sur l’orientation, cela suscite des problèmes moraux. C’est vraiment le sale boulot. » |
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