Les relations belgo-allemandes de 1944 à 1958
L’Administration militaire belge (AMB)Si, avant 1949, la question des frontières entre la Belgique et l’Allemagne ressortait de la responsabilité exclusive des Alliés, elle deviendra, après cette date, un objet des relations bilatérales entre la Belgique et la RFA. C’est dans ce contexte que le 23 avril 1949, une Administration militaire belge est mise en place, dont le siège est situé à Eupen. L’on a vu que les 4000 Allemands des enclaves de Rötgen et de Mützenich n’avaient finalement pas rejoint le giron belge ; pourtant, un millier d’entre eux, habitants des villages de Bildchen, Losheim et Hemmeres, seront bien placés sous administration belge, sans pour autant que ne leur soit imposée l’obligation de prendre la nationalité belge. Dès l’année suivante, le climat est à la négociation avec les Allemands, une détente qui est facilité par deux éléments : l’un, lié au contexte général, est l’ancrage de l’Europe dans son ensemble dans une guerre froide qui est déjà bien installée à ce moment ; l’autre est l’accréditation par la Belgique d’un ambassadeur allemand. La Belgique est en effet le premier pays, avec le Danemark, à réinstaurer des relations diplomatiques avec la jeune République fédérale. «A l’analyse des sondages de l’époque, précise Christoph Brüll, l’on constate une très grande méfiance des populations ayant subi le joug allemand, mais dès 1950 et la guerre en Corée, la tendance s’adoucit, en dépit de certaines caricatures parues dans la presse, dont le «Pourquoi Pas ?» par exemple qui, à l’occasion de l’arrivée du nouvel ambassadeur allemand en Belgique n’hésite pas à titrer ironiquement «Ils sont revenus !» |
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