Le site de vulgarisation scientifique de l’Université de Liège. ULg, Université de Liège

L'origine de certaines épilepsies mieux cernée
10/04/2010

Flairer la piste génétique

L’épilepsie myoclonique juvénile (EMJ), également appelée syndrome de Janz, affecte, comme son nom l’indique, les adolescents et est une des formes les plus fréquentes d’épilepsies généralisées idiopathiques. Si les scientifiques savent que les facteurs génétiques jouent un rôle crucial dans le développement de cette maladie associée à des altérations de l’architecture corticale, les mécanismes pathologiques sous-jacents sont encore largement méconnus.

A la fin des années 80’, une équipe de chercheurs découvrait l’implication d’une région du chromosome 6 dans la prédisposition à la EMJ. En 2002, 2003 et 2004, différentes équipes de scientifiques mettaient successivement le doigt sur les gènes GABRA1, CLCN2 et EFHC1 qui, lorsqu’ils sont mutés, sont mêlés au développement de cette maladie.

anomalies cyto


Thierry Grisar et Bernard Lakaye, chefs de projet à l’Unité de recherche «Bioénergétique, excitabilité et plasticité cérébrale» du GIGA-Neurosciences, ont creusé du côté des fonctions du gène EFHC1. Leurs travaux leur ont déjà valu une première publication (1) à ce sujet en 2006 dans la revue Experimental cell research. «Nous avons utilisé une protéine fluorescente verte (GFP) pour voir où la protéine issue de la traduction du gène EFHC1 allait se loger dans la cellule», explique Bernard Lakaye. «Cette une manipulation très élémentaire nous a permis d’observer que la protéine codée par EFHC1 n’allait pas s’insérer dans la membrane cellulaire, comme c’était le cas pour les autres protéines mutées dans l’EMJ, mais s’accumulait au niveau du fuseau mitotique de cellules en pleine division cellulaire et au niveau du centrosome, structure gouvernant l’assemblage du cytosquelette, dans les cellules au repos», continue-t-il. Outre cette observation, les chercheurs liégeois ont également voulu savoir ce que l’inhibition de ce gène impliquait en termes de division cellulaire. Résultat : «Si ce gène n’est pas exprimé, la mitose de la cellule se déroule moins bien», reprend Thierry Grisar.

Le premier message était donc clair : la protéine EFHC1 a quelque chose à voir avec la mitose et lorsqu’elle est absente, cela perturbe le bon fonctionnement de la division cellulaire.

 

 

(1) de Nijs, L., Lakaye, B., Coumans, B., Léon, C., Ikeda, T., Delgado-Escueta, A.V., Grisar, T., Chanas, G., 2006. EFHC1, a protein mutated in juvenile myoclonic epilepsy, associates with the mitotic spindle through its N-terminus. Exp. Cell Res. 312, 2872-2879.

Page : précédente 1 2 3 4 suivante

 


© 2007 ULi�ge