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L'origine de certaines épilepsies mieux cernée
10/04/2010

De l’orage électrique dans…la tête

«Les crises observées chez les patients épileptiques proviennent de troubles au niveau du cortex», indique le professeur Grisar. «Le cortex est composé de circuits de neurones, c'est-à-dire de cellules nerveuses qui communiquent entre elles au moyen de signaux électriques, dans un ordre piloté par les gènes et par l’environnement de l’organisme». Mais ces circuits, tout comme les circuits électriques qui nous entourent, peuvent présenter des failles. «Lorsque les neurones perdent certaines de leurs capacités dans une région du cerveau, il arrive que 30 à 40 millions de neurones fonctionnent de façon synchrone et c’est l’orage électrique !», poursuit Thierry Grisar. C’est là qu’apparaît la crise épileptique, manifestation clinique de cet orage électrique cérébral. «Si cela se produit dans la région où sont enregistrées les projections visuelles, le patient manifestera notamment des hallucinations visuelles. Si la perturbation touche la région responsable de la motricité, l’orage électrique se traduira par des secousses incontrôlées du corps». Ainsi, selon la région du cerveau où apparaît la synchronisation des neurones, il existe une myriade de possibilités sémiologiques. De plus, l’âge, la présence d’une tumeur ou de lésions cérébrales etc. peuvent également influer sur l’irruption de ces orages électriques.

Protéine EFHC


Confrontés aux multiples «visages» de l’épilepsie, les scientifiques ont tenté de les classer. Deux grandes classes d’épilepsies ont ainsi vu le jour : les épilepsies idiopathiques et les épilepsies lésionnelles. Les premières, dont les causes ne sont pas franchement reconnues, ne laissent rien transparaître lors des divers examens effectués tel que l’IRM, le scanner, l’examen clinique. Elles représentent la majorité des épilepsies et se manifestent surtout au cours de l’enfance. Les épilepsies lésionnelles, quant à elles, sont celles pour lesquelles une cause est reconnue, telle que la présence d’une tumeur ou d’une lésion dans le cerveau. «Il y a deux pics d’incidence pour les crises épileptiques, l’un à 3 ans et l’autre vers 62 ans», précise Thierry Grisar. «Les épilepsies idiopathiques concernent principalement les enfants alors que les épilepsies lésionnelles touchent surtout les personnes du troisième âge en raison des lésions et autres perturbations cérébrales qui peuvent apparaître au fil des années».

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