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La potion de jouvence du thymus
01/09/2009

Quand l’hormone de croissance s’en mêle

Depuis une dizaine d’années également, les personnes adultes présentant un déficit en hormone de croissance sont traitées par injection quotidienne de doses d’hormone de croissance. «Cela se fait depuis longtemps mais sans que l’on puisse réellement identifier le bénéfice de ce traitement», explique Vincent Geenen. Si une déficience en hormone de croissance chez l’enfant peut être à l’origine d’un nanisme hypophysaire (nanisme harmonieux), chez l’adulte ce déficit ne met pas le patient en danger. D’où une question pertinente émerge : est-il nécessaire de traiter les adultes ? «De manière générale, les personnes déficientes en hormone de croissance qui suivent un traitement à cette hormone hypophysaire se sentent mieux», affirme le Professeur. «Ce traitement a un effet sur la répartition des graisses, un léger effet sur la qualité des os et sur les fonctions cognitives. Mais beaucoup d’indications dont on dispose jusqu’ici quant au bénéfice d’un tel traitement sont basées sur une échelle de qualité de vie», continue Vincent Geenen.

Fonction thymique

Jamais encore un lien n’avaient été établi entre l’hormone de croissance et le système immunitaire des patients. Jamais jusqu’à ce que, d’une part, des scientifiques découvrent que chez les rongeurs, l’hormone de croissance et le facteur de croissance apparenté à l’insuline de type 1 (IGF-1) qui en dépend augmentent la masse thymique et la thymopoïèse. Et que d’autre part, au cours de l’année 2008, une équipe de chercheurs de l’Université de San Francisco a montré que l’injection de doses très élevées d’hormone de croissance à des patients infectés par le virus du SIDA augmentait également la masse et la fonction de leur thymus.

Pour faire suite à ces nouvelles découvertes et en savoir un peu plus sur le lien entre l’hormone de croissance et la production de lymphocytes, Gabriel Morrhaye, le Docteur Hamid Kermani, le Docteur Henri Martens et le Professeur Vincent Geenen ont joint leurs efforts. Ensemble, ils ont étudié la fonction thymique chez des femmes et des hommes de 27 à 69 ans présentant un déficit en hormone de croissance et traités par injection quotidienne de cette hormone. Cette étude s’est déroulée en trois temps : mesure des paramètres biologiques au cours du traitement à l’hormone de croissance, un mois après l’arrêt de ce traitement et enfin un mois après la réintroduction du traitement. A chacune de ces étapes, des prélèvements sanguins des patients ont permis aux chercheurs de mesurer les TRECs, reflet de l’activité thymique.

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