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Du soir ou du matin?
04/08/2009

La revue Science a publié un article intitulé Homeostatic Sleep Pressure and Responses to Sustained Attention in the Suprachiasmatic Area, dont le premier auteur est Christina Schmidt, aspirante du FNRS au Centre de Recherches du Cyclotron de l'ULg. Pour la première fois, l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle a été utilisée pour étudier l'influence du chronotype sur le fonctionnement cérébral chez des individus confrontés à une tâche cognitive. Résultats : des différences sensibles au niveau de l'activité de certaines régions du cerveau entre «extrêmes du matin» et «extrêmes du soir».

Tous les organismes vivants possèdent une horloge biologique interne qui leur permet de s'adapter aux variations périodiques du milieu, en particulier à l'alternance du jour et de la nuit. Chez l'homme comme chez les mammifères, elle se présente sous la forme d'un agrégat de cellules neuronales localisées dans la partie antéro-médiane de l'hypothalamus. Son nom ? Le noyau suprachiasmatique.

Son activité métabolique et électrophysiologique est rythmée naturellement sur une période légèrement supérieure à 24 heures. Du moins chez la grande majorité d'entre nous. Ce qui appelle la notion de rythmes circadiens (circa : environ, diem : jour). Néanmoins, dans des conditions normales, des éléments de l'environnement physique et social baptisés «synchroniseurs de temps» recalent notre horloge biologique sur l'échelle des 24 heures. Le principal est constitué des variations de luminosité induites par l'alternance du jour et de la nuit. Mais il y en a d'autres, tels les horaires de travail ou des repas. Depuis ses débuts, la chronobiologie a étudié de nombreuses variables physiologiques sous l'angle des rythmes circadiens : température corporelle, production de cortisol, vigilance, fréquence cardiaque, humeur, etc. Elle s'est également intéressée aux performances cognitives, dont le caractère fluctuant en fonction du moment de la journée a été bien démontré.

Bases cérébrales

Une analyse plus fine nous indique cependant que plusieurs paramètres sont à prendre en considération : d'abord, les rythmes circadiens ; ensuite, la pression – le besoin - de sommeil, liée au nombre d'heures durant lesquelles le sujet est resté éveillé. Ces deux processus interagissent de concert ou en opposition selon le moment de la journée pour assurer un rythme de veille-sommeil adéquat. Il faut aussi tenir compte des différences interindividuelles qui modulent cette interaction entre rythme circadien et pression de sommeil. En effet, il existe des «chronotypes» spécifiques qui s'inscrivent sur une courbe gaussienne : 66% de la population est dite neutre, c'est-à-dire ni « du matin», ni «du soir», tandis que les 34 autres pour cent se répartissent harmonieusement dans des catégories que l'on pourrait qualifier de «modérément du matin», «modérément du soir», «extrêmes du matin» (5%) et «extrêmes du soir» (5%).

 

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