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Question royale

Le Roi Léopold III, resté en Belgique dans son palais de Laeken, pendant toute la durée de la Deuxième Guerre mondiale, est emmené en captivité dans le Reich en 1944. Il laisse derrière lui un "testament politique" dans lequel il exige notamment des excuses publiques du gouvernement belge pour s'être désolidarisé de lui en 1940. Le ton de ce document incite le gouvernement à ne pas le rendre public, rendant ainsi possible le retour du Roi. Lorsqu'il est libéré par les Alliés en mai 1945, le gouvernement lui propose, malgré des critiques de plus en plus vives, de reprendre son trône à condition qu'il épure son entourage, rende hommage aux alliés et affirme son attachement à la démocratie parlementaire. Le Roi refuse et contre attaque en proposant, le 14 juillet 1945, que la population décide de son sort par le biais d'une consultation populaire. Le parlement s'y oppose rendant le retour du Roi impossible sans vote de la Chambre et du Sénat réunis en assemblée commune. La "question royale" est née. Elle divisera de plus en plus le pays et les partis politiques au fil des ans. Une consultation populaire est enfin organisée le 12 mars 1950; elle donne un soutien au Roi par une courte majorité (57%). Mais elle divise aussi le pays: ce soutien est très largement le fait des Flamands alors que les francophones, Wallons et Bruxellois, rejettent majoritairement la personne du Roi. L'escalade des manifestations et des troubles menace l'unité du pays mais aussi la monarchie. Léopold III préfère alors se retirer: il transmet ses pouvoirs à son fils Baudouin, "Prince royal" en août 1950, puis abdique en sa faveur en juillet 1951.


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