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Frida est sympa

Frida"Nous voudrions participer à ce concours!" Lorsque des étudiants de l'Institut Montefiore sont venus lui faire part de ce souhait, le professeur Bernard Boigelot n'a pas hésité longtemps. "Eurobot", le concours en question, est en effet une compétition internationale de robotique réservée à des jeunes, étudiants ou membres d'un club de robotique. Et l'enseignant en informatique qu'il est a immédiatement perçu tout les avantages pédagogiques qu'il était possible de retirer de cette participation.

Un premier essai a donc été tenté l'an dernier. La cinquième place acquise dans la compétition belge n'a pas permis d'accéder à la finale internationale du tournoi (il faut trois équipes au maximum par pays). Cette année par contre, le robot Frida de l'ULg a conquis le titre de vice-champion de Belgique (28 équipes étaient présentes), ce qui lui a assuré de participer à la finale qui s'est déroulée à Heidelberg fin mai où il s'est classé 27e sur la cinquantaine d'équipes en lice. Beau résultat pour une première participation.

Le principe de base du concours Eurobot est simple: le robot construit par des équipes de jeunes doit être autonome en énergie et en pouvoir de décision. Autrement dit, il doit accomplir par lui-même une série de tâches pour lesquelles il a été programmé. Par lui-même, c'est-à-dire sans être télécommandé, sans intervention de ses concepteurs une fois qu'il a été lâché dans l'arène. Chaque match oppose deux robots pendant 90 secondes. Pendant ce laps de temps, ils doivent accomplir une série de tâches dont le résultat est sanctionné par l'attribution de points. Le robot qui a totalisé le plus de points est déclaré vainqueur.

Mission sur Mars

Les tâches à accomplir changent chaque année. L'an dernier, il s'agissait de ramasser des déchets (bouteilles en PVC, cannettes, etc.) et les placer dans des bacs spécifiques. Le thème de cette année est "Mission to Mars". Les robots qui y participent doivent être capables de ramasser des "échantillons de roche " contenant des preuves de vie. Ces échantillons sont représentés par des balles rouges et bleues. Mais pour être ramenés sur terre, ils doivent être conservés, donc rangés dans deux types de conteneurs (situés autour de la table de jeu): des conteneurs réfrigérés dans lesquels les échantillons peuvent être stockés tels quels et un conteneur standard dans lequel les échantillons doivent être conservés dans de la glace représentée par des balles blanches. Dans ce cas, il faut que chaque échantillon soit "encadré" par deux balles blanches, exercice plus difficile qui mérite donc davantage de points. Dernière précision: le robot doit être capable d'éviter son adversaire.

Frida sur mars FR


Une dizaine d'étudiants et cinq jeunes chercheurs ont travaillé avec le professeur Boigelot pour construire Frida. "Ce qui nous distingue sans doute des autres équipes,est que nous avons imaginé un robot le plus généraliste possible; les éléments spécifiques au concours ont donc été simplifiés. Cela nous permet de réutiliser l'essentiel du robot tout en l'adaptant aux tâches à accomplir pour tel ou tel concours.", explique Bernard Boigelot.

Outre le côté ludique qui n'est certainement pas à négliger, le but d'une telle participation est évidemment pédagogique. "La construction d'un tel robot, qui demande environ 6 mois, est un véritable support aux cours, explique le professeur Boigelot. Des cours de mécanique, d'informatique et d'électronique sont mis en pratique à travers cette activité. Un système tel que Frieda est très complexe: il renferme l'équivalent de 12 ordinateurs; toutes les cartes électroniques ont été conçues et construites dans nos laboratoires. Il faut imaginer des systèmes de détection, de préhension, de locomotion. Autant d'éléments qui peuvent être des supports pour des travaux de fin d'études."


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