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Le TURLg : entre textes, planches et tournées

Théâtre universitaire de Liège, le TURLg, gratifié au passage de l’épithète «royal», fut créé en 1941, alors que l’université abritait déjà du théâtre depuis les années 30. Défini comme un groupe de création et d’animation, ce théâtre joue aussi bien en français, allemand, anglais ou wallon. Le TURLg, qui propose à ce jour entre cinq et six créations chaque année, a monté au total plus d'une centaine de spectacles.

Fin de siècle 2

Le théâtre universitaire de Liège a connu une évolution dans le temps. D’un répertoire classique durant ses vingt premières années, balayant le Moyen Age et l’Antiquité, les étudiants et comédiens se sont orientés vers des oeuvres plus contemporaines. Au final, le TURLg propose un répertoire éclectique où Molière, Shakespeare et Aristophane côtoient des auteurs encore bien vivants aujourd’hui. Depuis ses débuts, néanmoins, le théâtre universitaire a conservé une caractéristique intrinsèque : la participation collective de l’ensemble de la troupe à tous les stades de création d’un spectacle, des choix à la traduction de textes, de la mise en scène à la création de décors, du jeu aux adaptations scéniques. Quels sujets y privilégie-t-on ? «Peu importe, tant que nous y trouvons un contenu fort, un texte qui dit quelque chose sur l’homme, à l’homme, via l’homme» note Robert Germay, président du TURLg. Qui précise aimer sortir des sentiers battus et faire découvrir des œuvres au public, en marge des célèbres classiques. Refusant le «star-system», la troupe universitaire de Liège adopte des formes particulières, n’hésitant pas à dédoubler ou ajouter des rôles afin de privilégier une meilleure répartition entre acteurs. Adapter la pièce à la distribution et aux circonstances de création plutôt que l’inverse : tel est le credo de l’association.

Dans l’immense paysage du théâtre universitaire – Robert Germay avoue ne connaître que très peu d’universités ne proposant pas d’activités théâtrales - , l’ULg affiche plusieurs spécificités, selon le président du TURLg. Parmi celles-ci, un répertoire de pièces qui court sur le long terme. Les étudiants, flexibles, étant impliqués dans plusieurs créations, chaque spectacle devient «disponible» pour plusieurs années. Le TURLg constitue également l’un des théâtres universitaires les plus mobiles, avec une douzaine de tournées internationales par an. Avec des voyages dans 32 pays des 5 continents, Robert Germay ne compte plus le nombre de baptêmes de l’air qu’a vécus la troupe… Le TURLg, enfin, met sur les planches des gens de tous âges, dès 6 ans. Etonnamment intergénérationnelle, la troupe regroupe enfants, adolescents, étudiants, adultes et seniors, ce qui va de pair avec une fidélité certaine.

Commedia Comment s’organise le TURLg ? Nœud de l’activité, la troupe, regroupant une centaine d’acteurs, dont 75 pc d’étudiants, répète chaque semaine et effectue les tournées. S’ajoutent les ateliers hebdomadaires, créés en 1997, ainsi que les stages d’une semaine, disséminés tout au long de l’année. Au total, ces modules enregistrent 1200 inscriptions annuelles, le tout sous la houlette de 7 metteurs en scène.

Outre la programmation annuelle tournée vers le grand public, majoritairement montée dans la salle de spectacle du bâtiment du centre-ville, au quai Roosevelt, les comédiens proposent des séances scolaires, à l’attention du public des établissements primaires ou secondaires.

Orienté vers le cœur de l’Université tout comme vers le monde extérieur (RITU en est un bel exemple), porté par des acteurs de tous âges impliqués de bout en bout dans le processus de création artistique, attentif à la langue d’origine des auteurs, qui constitue dans le même temps un défi et un attrait, le TURLg se rapproche de ses 70 ans. Une institution qui a d’ores et déjà accumulé une expérience de poids, tout en se redynamisant sans cesse. Et laissant, chez chaque acteur passé par là, un bagage supplémentaire de bagout, de découverte humaine et de maîtrise de soi dont le théâtre a le secret.

"Le théâtre n'est-il pas une école, point d'interrogation" (Karl VALENTIN)




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