La carte géologique de Belgique
On doit à Frédéric Boulvain un bref historique de l’aventure de la Carte géologique de Belgique (1). Beaucoup s’accordent à dire que c’est le Liégeois Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy (1783-1875) qui est le père de la géologie belge. Ses études seront synthétisées en 1822 par un « Essai d’une carte géologique de la France, des Pays-Bas et de quelques contrées voisines ». La carte repose sur des levés effectués, à la demande de Napoléon, durant les années 1803 à 1814. C’est un autre Liégeois, André Dumont (1809-1857), qui va bouleverser la profession.
Dès l’âge de 21 ans, il se fait connaître par une description géologique de la Province de Liège. Il y fait remarquer l’importance du plissement dans la disposition des formations du Sud de la Belgique, un de ses très grands apports à la science géologique. En 1836, le gouvernement le charge de lever une carte géologique du jeune Royaume. Il achèvera ce travail titanesque 12 ans plus tard seulement. Ce qui l’a amené à parcourir environ 90.000 km et à effectuer 20.917 relevés géologiques ! Cette carte à 1/160.000ème, où l’on reconnaît les principales unités géologiques de la Belgique restera un modèle du genre pendant longtemps. Les années 1878-1885 connurent une tentative de réalisation d’une carte à une échelle plus grande, 1/20.000ème, mais seules quelques parties seront réalisées. Finalement, c’est une carte au 1/40.000ème qui verra le jour en 1903, à l’exception d’une feuille (sur les 226 que compte la carte) qui ne sera déposée qu’en 1913 et publiée en 1919. La Belgique dispose alors d’une carte géologique à grande échelle que le monde nous envie (beaucoup de pays européens devront attendre des dizaines d’années avant de disposer d’un résultat semblable). Le résultat était tellement enviable…qu’on a attendu longtemps avant de l’améliorer. Avec pour résultat de se faire dépasser! De telles cartes se dressent bien sûr à partir des observations effectuées sur le terrain, mais aussi de sondages pratiqués dans le sol. Jusqu’à la régionalisation, tout qui faisait un sondage dans le sol du pays (peu importe la raison : recherche d’eau, de charbon, etc.) devait en déposer le résultat auprès du Service Géologique de Belgique. Mais comme le sous-sol a été régionalisé, le Service n’est plus compétent en la matière…. Et aucun organisme ne l’a remplacé. La conservation des sondages n’est donc plus obligatoire, ce qui prive les géologues d’un outil important.
(1) Un historique de la carte géologique de Belgique, par Frédéric Boulvain, Service géologique de Belgique, Professional Paper, 1993/4, N262, 88p, 8pl. Bruxelles. |
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